Au titre de la réforme pilotée par son département, il a indiqué que la prochaine rentrée scolaire verra la mise en vigueur d'une nouvelle organisation de l'enseignement secondaire général et technologique. Boubekeur Benbouzid, qui présidait une rencontre des 48 directeurs de l'éducation nationale, a dévoilé par ailleurs les grands axes de cette réforme. Ainsi, dans cette réorganisation du cycle prébaccalauréat, il est revu à la baisse le nombre de filières, en passant de 15 à seulement 6 pour la prochaine rentrée scolaire. Autrement dit, il n'y aura que six baccalauréats dans trois années. Les filières en question seront précédées, selon le ministre, par deux grands troncs communs en 1re année secondaire. Un tronc commun lettres qui ouvre sur deux filières, la filière langues étrangères et la filière lettres/philosophie et un tronc commun qui débouche sur quatre grandes filières : mathématiques, gestion/économie, sciences expérimentales et techniques mathématiques. Cette dernière filière compte à son tour quatre options : le génie électrique, le génie civil, le génie mécanique et le génie des procédés. De l'avis de M. Benbouzid, au-delà de sa souplesse, sa simplicité et sa clarté, cette organisation «règle définitivement tous les problèmes d'orientation à l'entrée de cycle». «Il est plus commode, a-t-il expliqué, de distinguer entre un profil littéraire et un profil scientifique que de procéder à des orientations précoces.» Il va sans dire que l'accent sera mis sur la nécessité de doter les générations futures d'une formation de base consistante. Une telle approche, selon le ministre, contribuera à coup sûr à faire baisser le taux de redoublement dans les universités. Evidemment, cela ne pourra pas se faire avec un corps enseignant dont le niveau est dérisoire. L'évaluation des performances des enseignants s'impose. Dans cette optique, un recyclage et un recrutement des enseignants des matières scientifiques, notamment les mathématiques, la physique et la chimie, sont prévus. La nouvelle organisation impose également la mise en place d'un nouveau système d'évaluation en mettant l'accent sur l'évaluation pédagogique systémique afin de vérifier le degré d'assimilation des leçons. «Nous serons des gendarmes pédagogiques», ironise le ministre pour qui la pédagogie de remédiation «constitue la clé de voûte de la lutte contre les déperditions scolaires et un facteur déterminant de la réussite scolaire». Ainsi est prévue l'augmentation de la fréquence des évaluations dans le cycle primaire. Près de trois évaluations sont programmées pour ce cycle. Dans le moyen, les critères d'accès au lycée seront désormais plus sévères. Selon le ministre, c'est la moyenne obtenue à la fin de l'enseignement obligatoire qui détermine la voie du passage. La nouveauté aussi est qu'à partir de l'année prochaine le coefficient du BEF passera de 2 à 3, alors que celui du contrôle continu sera de 1. Par ailleurs, l'examen du cursus primaire, dénommé «examen de fin de l'enseignement primaire», qui sera national, sera organisé à partir de cette année en deux sessions, la première en juin et la seconde en septembre. Outre ces nouveautés, il est prévu également la création dès septembre prochain de lycées d'excellence. Cinq lycées d'excellence dans les filières de tronc commun lettres et tronc commun sciences et technologies seront ouverts dès la prochaine rentrée scolaire. Ils seront implantés à Alger, à Annaba, à Oran, à Sétif et à Ouargla et accueilleront pour la première promotion 700 élèves. Pour y accéder, le ministre promet qu'«il n'y aura pas de piston». «Il ne sera pris, a-t-il dit, que les postulants ayant une moyenne qui dépasse les 14/20.» Ils seront casés dans un internat strict, selon le ministre. Les futurs lauréats du bac dans ces lycées seront envoyés vers les grandes écoles algériennes (Ecole polytechnique, INA, etc.) ou françaises.