Les responsables sahraouis se sont montrés disponibles à reprendre le chemin des négociations pour résoudre définitivement le problème du Sahara occidental. Smara. De notre envoyé spécial « Nous souhaitons que la visite de Christopher Ross soit couronnée par la reprise du dialogue », déclare le coordinateur du Front Polisario avec la Minurso, Mohamed Khedad. S'exprimant, hier, devant les journalistes à l'aéroport de Tindouf où il accueillait l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, M. Khedad a fait montre de la volonté des Sahraouis à coopérer avec les Nations unies pour résoudre le conflit. Cela sans toutefois faire de concession sur la question du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. « Nous travaillons toujours dans le cadre de la légalité internationale et la question du Sahara occidental est un problème de décolonisation », réaffirme-t-il en critiquant la position française, accusée de partialité en faveur des Marocains. « La France est un des membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Sa prise de position en faveur du Maroc ne favorise pas le règlement du problème. Cette attitude est une ingérence dans les prérogatives de Christopher Ross », lance-t-il, tout en souhaitant que l'ex-colonisateur du Sahara occidental, l'Espagne, joue son rôle pour faire avancer la situation vers la résolution définitive du conflit. La réussite de la mission de l'envoyé spécial de M. Ban Ki-moon est tributaire, explique M. Khedad, également négociateur à Manhasset, « de sa capacité à éviter les erreurs de son prédécesseur ». La position des responsables de la RASD est amplement partagée par la population sahraouie. Elle l'a exprimée avec force devant Christopher Ross. Arrivé vers 13h30 à l'aéroport de Tindouf, M. Ross s'est rendu, quelques minutes plus tard, au camp de Smara (près de 47 000 réfugiés) où il devait rencontrer les notables et des responsables politiques sahraouis. Avant cette réunion, l'émissaire onusien avait eu droit à un accueil populaire. Femmes, hommes, enfants et vieux étaient venus en nombre pour exprimer leur refus du plan marocain « de l'autonomie du Sahara occidental ». « Non à l'autonomie, nous voulons l'autodétermination », scandaient en chœur des centaines de Sahraouis. Le message est clair : la population sahraouie veut montrer au représentant de l'ONU que les gouvernants et les gouvernés du Sahara occidental ont une seule position. Christopher Ross a entendu le même son de cloche lors de sa rencontre avec les notables. Dans une déclaration lue à l'ouverture de cette réunion, ces derniers ont exhorté l'ONU à fournir plus d'efforts en vue de résoudre ce conflit. Ils se sont également montrés déçus par la prestation des Nations unies qui, selon eux, « n'ont pas réussi à faire aboutir le processus du dialogue depuis 18 ans ». « Je faisais partie de la commission chargée du recensement de la population en prévision de ce référendum. C'est le Maroc qui, après avoir tenté de présenter un nombre important de sa population comme étant des Sahraouis, a sabordé tous les efforts consentis à cet effet », rappelle le président du conseil consultatif sahraoui, Abba Mohamed Mouloud. La population sahraouie, souligne-t-il devant M. Ross, ne demande qu'une seule chose : « Exercer librement son droit à l'autodétermination et recouvrer définitivement son indépendance. » Ainsi, l'émissaire onusien a certainement eu une première idée sur la position des représentants sahraouis avant de rencontrer, aujourd'hui, le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz.