L'école algérienne ne produit pas la violence, mais je ne nie pas qu'elle a sa part de responsabilité parce qu'elle a pour mission d'éduquer les enfants. Toutefois, la lutte contre ce fléau qui gangrène aujourd'hui notre société nécessite l'implication de toute les institutions de l'Etat. » Ce sont là les propos tenus hier par le ministre de l'Education nationale, en marge des travaux de la conférence nationale des directeurs de l'éducation des wilayas consacrée aux nouvelles technologies de l'information et de la communication dans le secteur de l'éducation. La violence, se défend M. Benbouzid, s'exerce à tous les niveaux, dans les stades, dans la rue, y compris au sein de la famille. « L'élève qui a poignardé son camarade devant l'entrée du collège à Oran était muni d'un couteau qu'il avait ramené de chez lui, donc la responsabilité incombe en premier lieu aux parents et à la famille qui ont pour rôle primordial de surveiller et d'être à l'écoute de leurs enfants », s'est défendu M. Benbouzid, qui regrette qu'un tel acte se soit produit entre deux collégiens, tout en s'inclinant devant les parents de la victime. Conscient de la gravité et de la complexité du problème, le gouvernement se penche actuellement sur l'élaboration d'un décret renfermant une série de sanctions et de dispositions à appliquer pour le traitement de ce fléau. « Nous devons tirer les leçons de ce triste événement. Dorénavant, nous allons utiliser tous les moyens pédagogiques ou le recours à la force afin de mettre fin à la violence dans nos établissements scolaires », a menacé le premier responsable du secteur. S'agissant des dépassements dont certains élèves ont été victimes de la part de leurs enseignants, le ministre a soutenu que tous ces cas ont été traités et les auteurs poursuivis en justice. En outre, il a révélé que son département, en concertation avec les ministres de la Solidarité nationale et du Travail, vont créer près de 10 000 emplois d'agents de sécurité dans l'objectif de veiller au bien-être des élèves au sein et dans l'environnement des établissements éducatifs. L'autre sujet abordé par le ministre de l'Education porte sur les programmes et les inquiétudes des lycéens qui ont observé, il y a quelques jours, un mouvement de grève. Le ministre a tenu à rassurer les candidats au BEM et au baccalauréat : les sujets de ces deux épreuves ne concerneront que les cours dispensés. A cet effet est prévue l'organisation d'une rencontre nationale le 20 mai pour déterminer les cours et programmes dispensés au niveau des CEM et des lycées afin de les adopter comme feuille de route dans l'élaboration des sujets d'examen par l'Office national des examens et concours (ONEC). S'adressant aux élèves inquiets quant à la date limite du parachèvement de tous les cours et programmes d'enseignement, fixée au 15 mai prochain, le ministre a souligné que l'objectif principal est de « préserver l'intérêt de l'élève », ajoutant que de telles inquiétudes ont été émises l'année précédente et que tout s'était pourtant bien déroulé. « Même si les programmes ne sont pas parachevés dans les délais impartis, un report des épreuves jusqu'au mois de juillet au lieu du mois de juin pourrait être envisagé, d'autant que tous les établissements du Sud sont désormais climatisés. Je ne sacrifie jamais les élèves », a encore souligné M. Benbouzid. En réponse aux suggestions d'éluder certains cours pour permettre aux établissements scolaires d'être au rendez-vous, le ministre a tenu à préciser que le baccalauréat est un diplôme international et que le recours à une telle mesure lui ferait perdre de sa valeur et entacherait sa crédibilité à l'étranger. S'agissant de l'outil informatique, le ministre a fait part de l'introduction de l'épreuve d'informatique à l'examen du BEM à partir de 2010 et au baccalauréat à partir de 2012, en couronnement du processus d'introduction progressive de cette matière dans les programmes éducatifs. M. Benbouzid a précisé qu'en prévision de cette étape, toutes les écoles primaires seront dotées, en 2010, d'ordinateurs, outre la généralisation, à la fin de l'année en cours, des laboratoires d'informatique à tous les CEM qui seront dotés d'un deuxième laboratoire d'informatique en 2010 au même titre que tous les lycées. Ce projet, qui bénéficie d'une enveloppe de près de 800 millions de dinars, vise à introduire l'informatique en tant que matière à tous les cycles de l'enseignement, ce qui requiert, souligne le ministre, un plan global de formation au profit de plusieurs enseignants possédant les qualifications requises.