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La violence gangrène l'école
KABYLIE
Publié dans L'Expression le 04 - 11 - 2002

Ces dernières années, le recours aux moyens violents pour l'expression de toute contestation semble être la voie la plus indiquée.
La violence a gangrené toute la société, mais la frange la plus touchée reste, incontestablement, la jeunesse, manipulable à souhait. La Kabylie, qui a de tout temps été gagnée par ce phénomène, est aujourd'hui au centre des débats à la faveur des évènements qui continuent à la secouer depuis avril 2000.
A l'origine de cette situation, dont le moins qu'on puisse dire, est qu'elle est inquiétante, on retrouve essentiellement l'absence d'interlocuteur sérieux à même de susciter l'espoir. L'avènement du pluralisme politique a vite montré ses limites par la reconduction des réflexes du parti unique.
Les formations politiques censées prendre en charge les préoccupations quotidiennes des citoyens, se sont investies dans les luttes intestines qui ont fini par éteindre le brin d'espoir apparu à leur naissance. L'absence d'une formation adéquate d'un encadrement militant en mesure de gérer et de canaliser cette masse juvénile s'est traduite dans les faits par un rejet de tout débat politique.
Les pouvoirs publics, de leur côté, ont leur grande responsabilité dans ce discrédit qui a vite gagné les formations politiques ; l'octroi d'agrément à un groupe aussi restreint d'individus (15 personnes) pour la création d'un parti politique et l'absence de suivi sont les quelques griefs à retenir contre les pouvoirs publics.
En plus de la responsabilité des 6 classes politiques, il y a lieu de relever celle de l'Etat qui n'a pas pu, pour diverses raisons liées à la conjoncture économique et politique défavorable, répondre aux besoins des citoyens en général et de la jeunesse en particulier sur tous les plans: éducatif, social, culturel, etc.
Si auparavant les jeunes croyaient encore à une possible lutte politique à l'intérieur des institutions étatiques, de nos jours une grande déception se lit dans leurs yeux eu égard aux comportements plus que douteux des élus du peuple caractérisé par une course effrénée à l'enrichissement personnel.
La Kabylie, qui s'est toujours distinguée par son rejet de la violence comme moyen d'action politique, vient de négocier un virage à 180°. Elle a été, en effet, la seule région du pays à sanctionner énergiquement l'ascension des islamistes (élections de 1990-1991) pour leur position radicale en matière de violence. La première marche contre le terrorisme a, par la suite, eu lieu à Sidi Aïch. Dix ans après, la région se retrouve en train de patauger dans des contradictions terribles.
La jeunesse kabyle, désabusée, n'a su ou pu trouver d'autres moyens adéquats pour exprimer sa colère et son mécontentement que de s'en prendre violemment à tout ce qui représente et les pouvoirs publics et la classe politique. Conscients de la situation de marasme que vit notre jeunesse, les politiciens n'ont pas hésité à l'exploiter à outrance pour des objectifs inavoués.
Nos enfants ont commencé à être utilisés comme «une arme de combat» à partir du boycott scolaire. Facile à manipuler, la jeunesse est une proie que se disputent encore aujourd'hui les différentes tendances politiques.
L'assassinat du chantre de la chanson kabyle, Matoub Lounès, a précipité nos jeunes dans le cycle de la violence qui n'a fait que s'accentuer durant les derniers événements. La violence n'est pas propre aux délinquants. Des couches importantes de nos enfants y adhèrent fermement à la faveur des événements du printemps noir.
L'oisiveté n'est pas étrangère à cet état de fait vu que sur le terrain les jeunes ont trouvé un loisir dont les risques ne sont aucunement mesurés. Le vide culturel et l'absence de perspectives sont des éléments qui ont généré un comportement néfaste.
Ces derniers temps, une prise de conscience a vu le jour. Aussi bien les parents que les jeunes eux-mêmes se sont rendus à l'évidence qu'à continuer de la sorte, ils ne feront qu'aggraver la ruine de l'économie de la région et dévoyer les valeurs qui font la fierté de notre société. La violence appelant la violence, il est temps de tirer la sonnette d'alarme, avant l'irréparable.
Des initiatives allant dans ce sens sont signalées un peu partout. La réactivation des associations de parents d'élèves dans plusieurs établissements scolaires est à inscrire dans ce cadre. Des émissions Radiophoniques ont été programmées à cet effet, à l'exemple de Radio Soummam, dont l'animateur Boudjemaâ Rabah, a mis les bouchées doubles. Ce dernier n'a pas hésité à ouvrir les ondes de cette radio aux auditeurs pour cerner au mieux ce fléau.
Certains titres de la presse nationale doivent, de leur côté, se mettre au diapason des voeux de la société en général qui aspire à vivre en paix, le temps des encouragements à tous les saccages et agressions multiples doit être révolu. Encourageons les faiseurs de paix et non les faiseurs de guerre.
Le point du non-retour n'étant pas atteint, il est fort possible de mettre un terme à ce cycle infernal d'émeute-répression, pour laisser la place à la voix du bon sens et de la raison. Mettre un terme à cette crise qui n'a que trop duré est l'urgence de l'heure. On se demande, par ailleurs, où se situe le blocage. Est-ce vraiment faisable sans passer par la table des négociations?
Une chose est sûr, les radicaux des deux bords finiront par se retrouver seuls face à leurs exigences qui n'ont entraîné que lassitude et dépit au sein d'une société meurtrie par tant de violence. La base citoyenne finira-t-elle par avoir son dernier mot sans contrainte?
L'avenir nous le dira sans aucun doute.


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