Devant l'ampleur prise par le phénomène de la violence dans les établissements scolaires, le ministère de l'éducation nationale est appelé à réagir et à le prendre en charge sérieusement. «L'école algérienne ne produit pas de la violence, mais je ne nie pas qu'elle a sa part de responsabilité parce qu'elle a pour mission d'éduquer les enfants. Toutefois, la lutte contre ce fléau qui gangrène aujourd'hui notre société nécessite l'implication de toutes les institutions de l'Etat», a déclaré récemment le ministre de l'éducation nationale. La violence, se défend Boubekeur Benbouzid, s'exerce à tous les niveaux, dans les stades, dans la rue et même au sein de la famille. Or, la comparaison du ministre semble quelque peu inopportune puisque, si elle est banalisée dans la rue, la violence ne doit, en aucun cas, l'être à l'école, lieu de savoir et d'éducation. Pour éradiquer ce phénomène, le ministre a souligné qu'un décret est en cours d'élaboration au niveau de son département. Le texte en question interviendra en réponse à la multiplication des cas de violence dans les écoles algériennes. Deux cas de violence ayant entraîné mort d'hommes ont été enregistrés l'année dernière sans compter les violences verbales et autres agressions physiques contre les enseignants et les élèves. Mais M. Benbouzid lui-même reconnaît que ce décret ne suffira pas à éradiquer le phénomène sans l'implication des enseignants et des parents d'élèves, voire de toute la société. Même les enseignants sont tenus de respecter les élèves, puisqu'il faut savoir que la violence est l'œuvre parfois des éducateurs. Ainsi, tout enseignant coupable de violence morale ou physique à l'encontre d'un élève sera sévèrement sanctionné par la tutelle, a indiqué le ministre. Et pour renforcer la sécurité dans nos établissements, le ministère de l'éducation, en collaboration avec le ministère de la Solidarité nationale, est en train d'étudier le projet de recrutement de 15 000 agents de sécurité. En attendant, la violence continue…