Une mémoire algéro-française à transcender, de nouvelles pistes de coopération à dégager et des partenariats économiques à consolider. Les enjeux ne manquent pas pour les membres du Conseil économique et social (Cnes) réunis pour plusieurs jours pour une session conjointe de concertation avec le Conseil économique social et environnemental (Cese) de France. Le point nodal de la concertation entre les experts algériens et français porte sur l'histoire tourmentée qui lie les deux pays. « Une telle initiative vient transcender un dessein autrement plus ambitieux, celui d'indiquer et d'éclairer de nouvelles pistes de coopération aptes à féconder un futur à imaginer pour un grand bénéfice partagé », a estimé le président du Cnes, Mohamed Seghir Babès, dans son allocution d'ouverture. De son côté, Jacques Dermagne, président du Cese, semble considérer que l'heure est au pragmatisme économique d'autant que la Méditerranée concentre 25% du trafic maritime mondial et 30% du transport de méthaniers et de pétrolier. « En plus des liens profonds qui unissent Alger et Paris, il y a un intérêt mutuel des deux pays (…). Le monde connaît une crise financière et économique sans précédent. Sans coopération, nous n'en sortirons pas ni au Nord ni au Sud. Il est nécessaire de consolider les relations afin de permettre une sortie de crise plus facile et de construire l'Union pour la Méditerranée », a déclaré M. Dermagne, qui ne semble pas avoir enterré le projet de l'UPM si cher au président français. Il affirme que pour parvenir à la concrétisation du projet de l'UPM, le chemin passe « prioritairement » par Alger et Paris. « Ce n'est pas le chemin des utopies », commente M. Demargne. Dans une table ronde consacrée à « La requalification de la relation Algérie- France », le chercheur Hassan Remaoun a recommandé d'encourager les rencontres et les échanges entre historiens des deux rives, de multiplier les contacts entre les associations, les centres de recherche, les partis politiques et les institutions des deux pays. Il incite également à soutenir le déplacement des étudiants en histoire d'un pays vers l'autre et de leur faciliter l'accès aux archives. Pour l'historien français Alain Gérard Slama, il n'est pas aisé de transcender « une affaire qui a 50 ans d'âge » d'autant que l'humiliation a été subie d'un côté comme de l'autre.