A l'approche de la fête du Mawlid Ennabaoui, le recours aux pétards revient dans les quartiers comme un réflexe de Pavlov. Mais, le plus inquiétant est que les détonations se font entendre même dans la cour des établissements scolaires. Inconscients, les élèves, notamment ceux des collèges et des lycées, s'amusent pendant la récréation à faire exploser ces « bombes » appelées double canon, sans risquer grand-chose, si l'on se fie à un directeur d'école. « D'abord, on n'a pas le droit de fouiller les enfants, et si l'on s'évertuait à le faire, on subirait la foudre des parents et de l'administration ». Bizarrement, ce sont les parents qui ont attiré notre attention sur ce danger : « Ce n'est pas difficile de repérer les vendeurs de ce produit ; d'ailleurs, ça se vend sur les trottoirs à la kissaria. » Dangerosité Un autre abonde dans le même sens en accusant les importateurs : « Comment, au niveau des ports, a-t-on pu laisser passer ces bombes, je n'ai pas peur d'utiliser ce terme, parce que quand ça explose, ma maison tremble. » Un petit tour au CHU Damerdji-Tidjani nous a édifié sur la dangerosité des pétards : « Chaque année en pareille période, nous recevons des personnes, des jeunes en majorité, souffrant de blessures à la main et au visage, certains sont allés jusqu'à l'amputation. Quel conseil pouvons-nous donner à la population, si ce n'est que chaque famille doit contrôler ses enfants. Et puis, pourquoi se retenir de porter plainte quand on est victime d'une détonation causée par le jet d'un pétard, pour le simple plaisir de s'amuser ? » Un amusement de mauvais goût qui peut coûter cher…