Le mouvement de grève enclenché par les travailleurs de l'entreprise de Matériel agricole et industriel de Rouiba (Magi), depuis la semaine dernière, s'est poursuivi durant la journée d'hier. Les travailleurs dont le nombre dépasse les 200 se sont réunis devant la direction pour « réclamer l'annulation des poursuites judiciaires brandies par les responsables de l'entreprise à l'encontre de quelques travailleurs de l'entreprise ». Boumerdès De notre bureau Les protestataires ont été rejoints par les cadres syndicaux des autres entreprises de la zone en signe de soutien et de solidarité avec leurs collègues de Magi. Ces derniers, qui ont dénoncé, de la manière la plus forte, les pressions contre les travailleurs, ont lancé un ultimatum de deux jours aux responsables de l'entreprise afin de régler le problème et s'engager dans un dialogue franc avec les travailleurs. « Nous avons sollicité les responsables de l'entreprise à maintes reprises afin de trouver une issue à cette situation, en vain. Le directeur de l'entreprise refuse toute négociation et a fermé toutes les portes de dialogue », nous dira le secrétaire général de la section syndicale, Elkorch Mounir. « Les travailleurs sont sur les nerfs et menacent de recourir à d'autres actions si jamais la direction continue à ignorer nos revendications », ajoute-t-il en mettant en garde la direction devant ses responsabilités face à toute dérive. Notre interlocuteur soutient que les agissements des responsables de l'entreprise mènent tout droit vers le pourrissement. « Preuve en est l'attitude de ces derniers qui ont décidé de remuer le couteau dans la plaie alors que la justice a tranché sur l'affaire qui date de plus de quatre ans », tient-il à souligner, tout en demandant une commission d'enquête pour faire la lumière sur l'affaire. « Pourquoi ils nous envoient des convocations alors que la justice a déjà tranché ? C'est de la pure provocation ! », s'indigne un syndicaliste de l'entreprise avant de rappeler que la genèse de l'affaire remonte à 2006 lorsque les travailleurs se sont opposés au bradage et à la privatisation de leur entreprise. Il faut rappeler dans ce cadre que grâce à la mobilisation sans faille des travailleurs, en 2006, cette entreprise continue de fonctionner aujourd'hui. « Sinon, elle serait tombée entre les mains du privé. Et c'est tout ce qui justifie l'acharnement de l'administration contre les travailleurs aujourd'hui. C'est une sorte de vengeance et veut coûte que coûte nous mettre à la porte pour procéder à sa sale besogne », explique un cadre syndical. Les grévistes réclament en outre la titularisation des travailleurs contractuels ainsi que l'augmentation des salaires et d'autres revendications socioprofessionnelles. Ceux-ci n'ont pas manqué de fustiger, par la voix de leur représentant, certains responsables en leur reprochant la mauvaise gestion des entreprises de la zone. « Certains directeurs ont décidé d'augmenter les salaires aux dépens des travailleurs et au moment où leur entreprise traverse une période de grandes difficultés », nous avoue un syndicaliste qui ajoute que « Magi n'a pas pu échapper à la règle malgré les conditions favorables offertes par le marché grâce notamment aux différents programmes de développement de l'agriculture mis en œuvre par les pouvoirs publics ». A souligner que toutes nos tentatives pour joindre le directeur général de Magi pour un complément d'informations ont été vaines. Des sources concordantes nous ont indiqué, néanmoins, que « le tribunal vient de rendre une décision de référé pour l'illégalité de la grève ».