Quartier des plus défavorisés de Sidi Ali Boussidi, El Graba aspire toujours à bénéficier du minimum vital. Ses habitants manquent de tout, expliquent des citoyens de cette localité située à 60 kilomètres au sud de la wilaya de Sidi Bel Abbès. « L'état des routes est si affligeant que les automobilistes ont cessé de les emprunter depuis belle lurette », notent-ils. Même l'eau est inscrite aux abonnés absents, ajoutent-ils, livrant ainsi les foyers d'El Graba à une soif qui n'en finit pas. Une eau dont la distribution s'effectue uniquement par camion-citerne, une fois par semaine seulement, disent-ils. La quasi-inexistence de l'éclairage public et la défectuosité du réseau d'assainissement corsent davantage une situation « déjà invivable », tient à dénoncer un jeune chômeur du quartier. Pourtant, les autorités locales ne ratent aucune occasion pour mettre en avant les grandioses réalisations en matière de développement local, chiffres à l'appui. « Au langage des chiffres se heurte, à El Graba, l'implacable réalité du terrain », rétorque notre interlocuteur qui ne manque pas de souligner l'état de délabrement avancé de plusieurs bâtisses du quartier. Selon lui, les promesses d'aide dans le cadre de la réhabilitation du logement rural, avancées ces dernières années, sont restées sans suite et ne sont relancées qu'à l'approche des échéances électorales. « Le quartier El Graba nécessite une attention particulière après une terrible décennie marquée par le terrorisme et des moments pénibles de privation », dit-il, sans grand d'espoir.