Au train où vont les choses, le projet de réhabilitation de la place Kerkeri ne cessera pas d'alimenter les discussions au vu des sommes colossales y ayant été englouties, d'autant plus que la réception définitive des travaux n'est pas pour bientôt. Un montant de plus de 93 MDA( millions) vient d'être alloué pour le paiement des travaux de réalisation d'un mur de soutènement, après l'adoption d'un avenant par les membres de l'APC de Constantine. La question des retards cumulés par ce projet a fait même dire aux Constantinois que ce dernier méritait de figurer dans le Guinness des records. Même le wali, qui a effectué plusieurs visites sur site, depuis le lancement des travaux, n'a guère été satisfait de l'état d'avancement des différents ouvrages, surtout que le projet a été maintes fois inscrit dans les programmes de visites de Bouteflika à la ville des Ponts, avant de finir par être déprogrammé. Selon certains spécialistes, le projet en lui-même était déjà mal parti à la fin de l'année 2006, lorsque les excavations avaient révélé un réseau d'assainissement en nette dégradation. Les défaillances des services techniques ainsi que l'incompétence des entreprises engagées ont été relevées au cours de toute la période de réalisation, et le bureau d'études n'a cessé de dénoncer les lenteurs bureaucratiques des services de l'APC en matière de paiement, ce qui a eu des conséquences, selon lui, sur les moyens matériels et humains à mobiliser sur place. L'on apprend même que durant plusieurs mois, les entreprises désignées pour la réalisation des démolitions ont travaillé sans avoir reçu l'ordre de service (ODS). Ces entreprises ont rencontré des difficultés durant la réalisation des différentes parties en raison de la nature du sol. On a même laissé entendre que les analyses du sol, un remblai qui remonte à l'époque coloniale, ne sont parvenues que six mois après le lancement des travaux. Ce qui n'a pas manqué d'influer sur l'étude elle-même, qui a été reprise en certains endroits. La non-maîtrise du projet par les services techniques de l'APC s'est illustrée d'une manière évidente à travers le report, à maintes reprises, de la réception des ouvrages, annoncée une première fois pour l'été 2008 puis reportée au mois de novembre de la même année, avant d'être remise au premier trimestre de l'année en cours, au moment où même les retouches semblent s'éterniser. Pour rappel, le projet permettra aussi la réalisation de deux restaurants avec placettes, jetée, sanitaires publics et deux portes urbaines pour un montant de 140 millions de dinars et un délai de douze mois. Ce dernier a été déjà dépassé de plus d'une année.