Réformer l'Etat, offrir les moyens nécessaires pour réformer l'économie nationale, restaurer la paix sur tout le territoire national, tels sont les grands axes du programme de la candidate du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, à l'élection présidentielle du 9 avril prochain. La candidate au palais d'El- Mouradia a entamé la campagne électorale depuis la capitale des Hauts-Plateaux, Sétif. Pour elle, le choix porté sur cette ville n'est pas fortuit, c'est pour des raisons historiques. «J'ai choisi de lancer ma campagne électorale à Sétif, parce que son ouverture coïncide avec la fête de la Victoire et où le 8 mai 1945 a marqué un virage dans le cours de la Révolution”. Evoquant le volet sécurité lors de son meeting, Hanoune a rappelé que le mot “paix” était “tabou” mais que son parti ne cessait de le clamer, et le temps a fini par lui donner raison, rappelant aussi que le PT était le premier à avoir ouvert le dossier des disparus malgré “les menaces”. Avant d'ajouter que “les pratiques de l'idéologie du parti unique ne lui font pas peur aujourd'hui”. Connue pour ses positions hostiles aux politiques économiques adoptées à présent, notamment le dossier des privatisations, Hanoune a affirmé qu'il est temps d'offrir les moyens nécessaires pour réformer l'économie algérienne, qui mènera, selon elle, à une “vraie démocratie”. Dans ce sillage, et lors de son deuxième meeting du premier jour de la campagne électorale, animé à la salle omnisports de Aïn M'lila, la prétendante à la présidence a précisé, que sa première mission, une fois élue, sera “la préparation d'élections anticipées, le renforcement de l'article 17 de la Constitution, la nationalisation des mines et la préservation des terres agricoles”. “Je vous propose une vraie réforme agraire”, a-t-elle dit, ajoutant que l'effacement de la dette des agriculteurs était, selon elle, une initiative du PT, s'interrogeant, cependant, sur les personnes devant en bénéficier. Pour elle, il n'est pas question que ceux qui ont dilapidé les terres et qui sont devenus des milliardaires en bénéficient. Ceux qui doivent en profiter ce sont les petits agriculteurs”, a-t-elle martelé. Hanoune a évoqué en outre le problème du logement. “Je viens de passer, avant de venir à la salle, par des communes qui nous donnent l'impression que nous sommes au Moyen-Age”, a-t-elle soutenu. “Nous avons des propositions pour régler les problèmes existants et il y assez d'argent pour les concrétiser. Parmi les premières décisions que je prendrais, si je suis élue, il y a la récupération de nos 140 milliards de dollars qui sont à l'étranger”, a affirmé Hanoune. Ella a appelé dans le même contexte à une réforme économique permettant “la réouverture de 1500 entreprises publiques et la réintégration d'un million deux cent mille travailleurs”. elle n'a pas omis de souligner que les chefs d'entreprise ont affiché la couleur de leur candidat, à savoir Abdelaziz Bouteflika, estimant que même les travailleurs, les retraités, les femmes, les jeunes et les chômeurs ont, eux aussi, le droit de s'exprimer le jour du vote en choisissant le candidat qu'ils jugent capable pour ce poste, avant d'ajouter que “le projet du Code du travail est un désastre où le travail deviendra précaire”. “J'ai le même courage et la même audace pour venir vous voir et faire une vraie réforme économique”, a-t-elle encore martelé, avant d'appeler les citoyens à lire attentivement le contenu de son programme. Pour elle, la politique économique dessinée actuellement nous a ramené au désastre. “Nous ne sommes pas mêlés à la crise du pays”, a-t-elle affirmé fustigeant “la politique qui pousse les jeunes à s'aventurer sur la mer et qui sont, par la suite, emprisonnés s'ils échappent à la mort”. Pour la candidate, le PT a décidé de la présenter à la présidentielle, parce que, 47 ans de souffrance suffisent et qu'il est temps « *d'ouvrir d'autre horizons », a noté Hanoune, exhortant la population à constater de visu si la politique appliquée actuellement a réglé, entre autres, le problème du chômage et du logement. Elle propose, à cet effet, “une vraie rupture avec les politiques et les agissements qui aideront le pays à sortir de sa crise”. Au passage, Hanoune s'est engagée à opérer des réformes profondes dans le système politique algérien. “Je vous propose une réforme profonde qui commencera par la réforme politique”, a-t-elle indiqué, promettant que dans le cas où elle est élue, elle laissera le peuple choisir ses élus qui les représenteront dans l'Assemblée populaire nationale (APN). «Vous aurez également la prérogative de révoquer tout élu, même le président de la République, s'ils ne tiennent pas leurs engagements”, a-t-elle martelé. Enfin, Hanoune a mis l'accent sur la nécessité “d'opérer une rupture avec la politique qui a été menée à ce jour”. Hamid Si Salem