C'est aujourd'hui que le Conseil d'Etat devrait clore l'instruction concernant les élections controversées pour le renouvellement de l'ordre des avocats d'Alger, qui s'étaient déroulées les 24 mars et 7 février derniers et qui avaient vu la victoire écrasante de la liste de Me Sellini. Le dernier à comparaître devant le Conseil d'Etat, aujourd'hui, sera maître Mustapha Ben Bouali en tant que président de la commission électorale. Une première “vague” avait déjà été auditionnée il y a près d'un mois, exactement le 17 septembre. Tour à tour, les membres de la commission électorale, le bâtonnier d'Alger, Me Sellini, et les représentants du groupe d'avocats contestataires avaient été entendus par le conseiller chargé des élections près du Conseil d'Etat. Ce jour-là, il ne manquait que le président de la commission électorale dont l'absence était justifiée. Il sera donc entendu aujourd'hui et ce, en présence de Me Chaoui, l'avocat du groupe des contestataires. Le caractère inédit de cette démarche entreprise par le Conseil d'Etat est considéré par plus d'un comme une preuve que, d'ores et déjà, le sort est jeté et qu'il y aura un nouveau vote. Avec la fin de l'instruction, il faut s'attendre à ce que le Conseil d'Etat donne son verdict dans trois semaines à un mois. Rappelons que ceux qui contestent l'élection de Me Sellini avaient déposé, juste après à la fin du second tour, des recours en annulation auprès du Conseil d'Etat, en informant ce dernier sur “les dépassements” et les transgressions constatés “lors des élections du renouvellement du Conseil de l'Ordre des avocats d'Alger”. Le premier tour s'était déroulé le 24 mars dernier, alors que le second, programmé une semaine après, a dû être reporté au 7 avril pour diverses raisons. La liste de Me Sellini, qui était le bâtonnier sortant, avait obtenu, au bout des deux tours, 25 sièges sur les 31 que compte le conseil. Une écrasante victoire qui a été dénoncée avec véhémence, à l'époque des faits, par la plupart des autres candidats. Elu pour un troisième mandat en tant que bâtonnier d'Alger (il a été bâtonnier national pendant deux mandats), Me Sellini voit ainsi son “trône” vaciller devant les coups de ses adversaires qui n'ont pas lâché prise depuis plusieurs mois. Il faut dire que depuis la promulgation des résultats, rien de nouveau n'est venu éclaircir le monde des robes noires. La meilleure preuve est la loi réglementant la profession d'avocat qui se fait toujours attendre, alors qu'il s'agit d'une promesse du bâtonnier depuis plusieurs années. Salim Koudil