Au moins une centaine de personnes, dont une majorité composée de jeunes adolescents, ont été victimes de jeux pyrotechniques et autres pétards. Admis en urgence au niveau du service des brûlures au CHU d'Oran, plus de 80 d'entre eux ont regagné leur domicile. Vingt autres personnes blessées par l'usage des pétards sont gardées en observation dans différents services de l'hôpital. « L'usage excessif des pétards et des petits explosifs manipulés à longueur de journée par des jeunes étourdis provoquent quotidiennement des accidents », affirme un médecin de l'établissement hospitalier. Alors que la célébration du Mawlid Ennabaoui (9 mars) n'a aucun lien avec la prolifération des pétards, c'est à la faveur de cette fête religieuse que des marchands à la sauvette se remplissent les poches. Malgré les recommandations et les mises en garde de la Protection civile, l'usage de pyrotechniques est excessif. Dans les quartiers de la ville, les bruits assourdissants des pétards durent une bonne partie de la nuit. Des malades sont constamment réveillés par les cris des « fêtards » qui accompagnent chaque « petite explosion ». Dans le quartier populaire de Derb, une trentaine de jeunes ont été blessés par l'usage des pétards. « Un jeune âgé de 15 ans qui a été blessé à l'œil, a dû subir une intervention chirurgicale », a affirmé un habitant de ce quartier. A Oran, la pyrotechnie semble jouir d'un « statut particulier » eu égard à la profusion des pétards et des petits explosifs. Chaque coin et recoin de rue est occupé par des vendeurs à la sauvette qui exposent ostensiblement leur marchandise. Parfois, le ton monte entre les vendeurs pour le contrôle d'une rue ou d'un trottoir. Dans un quartier du centre-ville, deux bandes rivales ont réglé leurs comptes à l'aide d'armes blanches. Les deux chefs des vendeurs de pétards se disputaient les emplacements privilégiés des venelles de le rue Larbi Ben-M'hidi. Une bagarre générale s'en est suivie entre les deux camps rivaux qui s'est soldée par des blessés et des arrestations.