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Le point du samedi
Publié dans El Watan le 28 - 05 - 2005

Depuis sa publication en 1993, le livre a reçu un accueil intellectuel enthousiaste, voire même élogieux, comme en témoignent les commentaires qu'il a suscités dans les revues les plus prestigieuses de la discipline. Pour le sociologue Daniel Bell, auteur de La fin de l'idéologie et membre de la prestigieuse American Academy of Arts and Sciences, l'ouvrage du politologue italien s'impose désormais comme un «classique de la théorie politique». Même ceux qui ont formulé quelques réserves sur la démonstration du livre en question sont quasi unanimes pour souligner son apport méthodologique.
A l'heure où le discours officiel algérien parle d'«obligation de résultats», de «transparence» et parfois même de «lutte contre la corruption», il n'est peut-être pas inutile de rappeler – dans les limites que permet cet espace – la thèse centrale de cette «pièce maîtresse de l'analyse sociale et politique du gouvernement efficient». L'ouvrage est d'une actualité d'autant plus impérieuse pour nous Algériens que son auteur élabore une réflexion stimulante – ce qui est, soit dit en passant, tout sauf un «mode d'emploi» – sur les conditions de la performance institutionnelle. Pour évaluer l'efficience d'un gouvernement démocratique, notre politologue a retenu douze indicateurs : certains se rapportent à la réceptivité des gouvernants aux attentes des gouvernés, d'autres à l'efficacité gouvernementale dans la conduite des affaires publiques.
L'enquête menée par Robert Putman et ses deux collaborateurs sur près de vingt ans porte sur les réformes régionales adoptées en Italie en 1968. Le problème qui préoccupe les chercheurs est le suivant : si le dispositif juridique est semblable de la Lombardie à la Compagnie, la «performance institutionnelle» des vingt régions italiennes l'est nettement moins. Pour éclairer cette énigme, Robert Putman a entrepris une démonstration sociologique rigoureuse – adossée de surcroît sur une profonde connaissance des trajectoires historiques des «Républiques italiennes» -, selon laquelle la réussite des institutions politiques ne découle pas, contrairement à un axiome bien établi, de la richesse économique, mais bien plutôt de la vigueur d'une communauté civique. L'auteur n'ignore pas les retards accusés par le Mezzogiorno par rapport au nord, qui s'emploie à réexaminer la corrélation consacrée entre les données socioéconomiques et la situation politique. Illustration : si l'Emilie-Romagne compte aujourd'hui parmi les régions les plus prospères d'Europe, jusqu'au début du siècle dernier, son taux d'industrialisation était de six points inférieur à celui de la Calabre. Or celle-ci compte aujourd'hui parmi les régions les plus pauvres de l'Ouest de l'Europe ! Pour bien mettre en évidence les limites de l'explication par le déterminisme économique du décalage entre le sud et le nord de l'Italie, Putman et ses collègues comparent les performances institutionnelles de plusieurs régions d'un niveau de développement similaire : si le Piémont, la Lombardie et la Ligurie – qui forment les angles du fameux triangle industriel de l'Italie du nord – sont aussi prospères que l'Emilie-Romagne, le gouvernement régional de celle-ci enregistre toutefois des «performances institutionnelles» meilleures que celles affichées par les exécutifs des trois premières régions. Qu'est-ce qui rend alors une démocratie efficace ? Et comment les sociétés parviennent-elles à limiter les échanges occultes, parasitaires et corrompus ? Selon les conclusions de cette belle étude à la fois empirique et théorique, l'efficience d'un gouvernement ne repose pas sur la modernisation socioéconomique, mais avant tout sur la construction d'une communauté civique. Dans la tradition sociologique de Tocqueville, Robert Putman formule ici trois conditions à la formation de l'esprit civique : l'égalité politique effective des citoyens, l'engagement dans les affaires publiques, enfin la tolérance, la solidarité et la confiance interpersonnelle. Pour mesurer la diffusion de la culture civique dans les régions étudiées, notre auteur a retenu quatre principaux indicateurs : l'intensité de la vie associative (comme expression des liens horizontaux par opposition à la prévalence des liens verticaux entre patrons et clients, notables et obligés, maîtres et disciples), le vote d'opinion (par opposition au vote clientélaire), la lecture de la presse écrite et enfin la participation électorale. Son étude comparée sur les divers exécutifs régionaux d'Italie a permis in fine de dégager une corrélation aussi heureuse qu'éloquente : plus la communauté civique est bien ancrée, plus les gouvernements sont efficaces, et inversement, là où la performance gouvernementale est médiocre, l'engagement civique y est quasi absent. Le parallèle avec l'Algérie est on ne peut plus saisissant…


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