Quatre films issus de l'atelier 2008 des Rencontres du film documentaire de Béjaïa devaient être visionnés, samedi après-midi, au Centre culturel algérien de Paris. Il s'agit de Harguine Harguine de Meriem Achour-Bouaâkaz (24 mn). Dans ce documentaire, Meriem Achour-Bouaâkaz, vétérinaire de formation et qui participe au cinéclub de Constantine, soulève le douloureux problème de ces jeunes qui veulent partir coûte que coûte, « bravant des dangers qu'ils savent terribles ». « Qu'est-ce qui les pousse à fuir leur pays ? Pourquoi sont-ils toujours plus nombreux à choisir cette voie ? Qu'est-ce qu'ils cherchent ? Qu'espèrent-ils trouver ? Quel est donc ce rêve pour lequel ils sont prêts à mourir ? », sont les questions posées par le film. Le second film C'est à Constantine est de Bahia Bencheikh-El Fegoun (30 mn). « Je suis Constantinoise. Je vis à Alger depuis 7 ans. A 30 ans, je retourne dans ma ville natale dans un but professionnel et je m'aperçois de l'ignorance que j'aie de Constantine ma ville, son histoire, mon histoire… Ce film, à travers mon histoire, pose le questionnement de toute une génération par rapport à ses racines et dresse un état des lieux identitaire de l'Algérie aujourd'hui », raconte Bahia Bencheikh-El Fegoun, assistante à la réalisation. C'est à Constantine est sa première réalisation. Dans le troisième film Garanegh (entre nous) (19 mn), Amine Aït Ouaret s'est penché sur les difficultés et les espérances des jeunes dans le milieu rural. Il s'est notamment focalisé sur le dynamisme et la débrouillardise des associations culturelles dans les campagnes. Amine Aït Ouaret est étudiant à l'université de Béjaïa, il a été projectionniste des Rencontres cinématographiques de Béjaïa pendant 3 ans. Le quatrième film, Fateh (13 mn) de Abdenour Ziani retrace la vie quotidienne d'un bricoleur hors pair qui résiste en écrivant des chansons et des poésies. Un Algérien ordinaire qui fait face aux difficultés de la vie et préfère la résistance à la capitulation. Abdenour Ziani est le président de l'association Cinéma et Mémoire, il est un acteur de la vie socioculturelle de la ville de Béjaïa. La projection devait être suivie d'une discussion avec Habiba Djahnine, responsable pédagogique de l'atelier de formation à la réalisation de films documentaires de Béjaïa. A signaler que les films de l'atelier circuleront tout au long de l'année 2009 dans plusieurs lieux de projection à travers la France, grâce à des sélections dans des festivals de cinéma ou en partenariat avec des associations socioculturelles. Cet atelier est le résultat d'une collaboration entre les associations Cinéma et Mémoire (Béjaïa), Kaina Cinéma (Paris), Ateliers Varan (Paris) et Etouchane (Roubaix) avec le soutien de la Cinémathèque d'Alger, le Théâtre régional de Béjaïa, l'ONDA, l'ambassade de France à Alger, le Conseil régional d'Ile-de-France, la ville de Roubaix, la région Nord-Pas-de-Calais, le Pôle Sud (Lausanne, Suisse) et le Fonds Roberto Cimetta. La formation, étalée sur une année, s'attache à donner aux stagiaires, porteurs d'un projet documentaire personnel, la possibilité de maîtriser le langage cinématographique et les outils audiovisuels. Contact : Habiba Djahnine : [email protected] ; [email protected] http://bejaiadoc.blogspot.com/