La période d'enregistrement des candidatures pour le renouvellement des organes représentatifs du culte musulman auprès des autorités belges, qui aura lieu le 20 mars 2005, a pris fin jeudi. Les électeurs ont encore jusqu'au 31 janvier pour s'inscrire auprès d'une mosquée participante aux élections ou auprès de la commission fédérale chargée de l'élection. La Belgique a reconnu officiellement le culte musulman en 1974, mais ce n'est qu'en 1998 qu'a été installé l'Exécutif des musulmans de Belgique, chargé de gérer les relations entre les institutions belges et les musulmans vivant en Belgique. Il faut préciser que cette gestion concerne le « temporel » et non la pratique religieuse. Aussi, il s'agira pour les futurs organes représentatifs des musulmans de s'occuper de la reconnaissance des mosquées, des possibilités de subsides, d'être consultés pour la désignation des professeurs de religion islamique dans les écoles, des aumôniers dans les hôpitaux et prisons, de la gestion des cimetières... Et, bien sûr, de la désignation des imams. La nouveauté pour cette année 2005, c'est la prise en charge financière des imams par l'Etat fédéral. Plus de six millions d'euros (6 016 000) ont été alloués pour le salaire des imams. A titre de comparaison, le culte catholique, qui représente 75% de la population belge, bénéficie de plus de soixante-quatorze millions (74 089 000) d'euros. Dans le même ordre, la laïcité organisée dispose de neuf millions, le culte protestant de trois millions, les orthodoxes d'un peu plus d'un million, le culte israélite de 765 000 euros et, enfin, le culte anglican de 318 000 euros. L'Islam en Belgique est la deuxième religion avec plus de 400 000 pratiquants. Selon le communiqué de l'Etat belge, un imam peut gagner entre 24 981 euros brut par an. Par ailleurs, dans la loi-programme votée à cet effet le 17 décembre 2004, il est prévu trois nouvelles fonctions au sein de l'Exécutif des musulmans. Il s'agit des postes de secrétaire général, de secrétaire et de secrétaire adjoint. Leurs fonctions seront purement administratives. Le pouvoir reviendra au président élu en concertation avec l'assemblée générale des élus des quelque 400 mosquées reconnues, ainsi que ceux élus sur des listes libres. Sur le fond, il est à remarquer que c'est la communauté marocaine, de loin la plus nombreuse (environ 450 000), qui va certainement dominer cette élection. La communauté turque vient en deuxième position en nombre. Les quelque 20 000 Algériens de Belgique, s'ils espèrent gagner quelques sièges à l'assemblée générale, ne semblent pas montrer beaucoup d'intérêt à l'élection du 20 mars prochain.