Cloîtrée entre un barrage envasé et près de 1 000 gourbis, la commune de Zardezas est l'une des agglomérations les plus marginalisées de la wilaya de Skikda. Tout comme ses voisines, les communes de Leghdir, Ouled Hbaba et Essebt, qui forment la grande et mythique tribu des Zardezas, la commune a souffert, des années durant, d'un manque flagrant de développement. Ne bénéficiant pas d' « entrées » dans les coulisses des assemblées populaires de wilaya qui se sont succédé, elle est restée livrée à elle-même et n'a pas bénéficié des mannes financières qu'on a préféré engloutir, sans résultat apparent ni répercussions positives sur les population, dans la région ouest de la wilaya. Pourtant Zardezas est à moins de 10 km de l'important carrefour d'El Harrouche, une position qui la prédispose naturellement à un meilleur devenir. Dans la réalité, la région n'a cessé de cumuler un grand retard qui étouffe aujourd'hui ses habitants. Un exemple ? Zardezas n'a bénéficié, depuis l'Indépendance, que d'un seul CEM qui a fini par « craquer » en peinant à accueillir 1400 élèves. Un autre exemple, la région ne dispose même pas d'une ambulance, et au vu du manque d'infrastructures sanitaires adéquates, les habitants doivent souvent improviser pour évacuer les grands malades, les femmes enceintes ou les accidentés vers le El Harrouche. Ou encore, en 47 ans, la commune n'a réceptionné que 88 logements, 44 en 2002 et 48 en 2008 au moment où le nombre de demandeurs en instance avoisine les 1 000. Cependant, il reste aussi à reconnaître quelques nouvelles avancées. Celles-ci visent à minimiser la longue léthargie de la région qui se remet, une fois encore, à espérer même si ce ne sont certainement pas les 40 MDA (millions) accordés dans le cadre du PCD qui vont guérir tous les maux d'une région par ailleurs féerique ; mais souhaitons que cet argent puisse au moins apporter un plus indispensable à la commune qui ne dispose pas de ressources directes. Ainsi, les élus de Zardezsa, comme tous les autres d'ailleurs, se retrouvent souvent contraints de faire des gymnastiques pour tenter de faire le maximum avec si peu d'argent ; à la lecture des projets retenus par l'APC, on note une certaine volonté d'aller à l'essentiel : les routes, l'AEP et quelques aménagements en attendant de bénéficier d'autres projets sectoriels plus consistants. Une jeunesse livrée au chômage Neuf projets ont été retenus et sont déjà lancés. Ils consistent, entre autres, en l'ouverture d'une piste à El Kherba, la construction d'une annexe communale à Khmakhem, l'aménagement de la route principale de la commune sur 900 m, et surtout l'achèvement de deux projets d'AEP qui devraient permettre à la commune de disposer d'un nouveau réservoir de 500 m3 et d'une nouvelle conduite. L'aménagement de deux aires de jeux, dont l'une est située en périphérie dans un espace naturel fantastique aura, dans un proche avenir, à apporter un plus à la jeunesse zerdazie en attendant la réception de la nouvelle bibliothèque, actuellement à 95% d'achèvement. Pour le logement, et par sa vocation agricole, la région est naturellement prédisposée à accueillir la formule rurale. On note à ce sujet une nette volonté des élus locaux à encourager cette dernière, attendu qu'on avance que des dispositions foncières peuvent facilement accueillir 300 nouvelles unités qui viendraient se greffer à un éventuel programme de 100 logements socio-participatifs pour lesquels une assiette foncière, située en plein centre de Zardezas, serait déjà réservée. On note également une certaine amélioration dans le domaine de la restauration scolaire avec la réception, très prochainement, d'une nouvelle cantine ainsi que le renforcement du dispositif du transport scolaire avec l'acquisition de nouveaux camions aménagés. Ceci étant, la jeunesse de Zardezas (une région où le taux d'universitaires est relativement des plus importants de la wilaya) vit une grave crise de chômage. Les quelques miettes des postes d'emplois du filet social (84 postes) et l'emploi de jeunes (50 postes) ne peuvent suffire. L'occupation agricole absorbe, il est vrai, une main-d'œuvre importante, mais il reste à reconnaître que les jeunes Zardezis (qui n'ont jamais rejoint les maquis des terroristes) sont souvent contraints à choisir entre « El harba » ou « El harga » en attendant des jours meilleurs.