On a remarqué qu'il y avait moins de baigneurs le week-end dernier et cela est dû, en partie, à ce phénomène inattendu et qui laisse perplexe. «L'apparition de méduses est un phénomène normal en milieu marin», affirment les spécialistes, mais c'est leur prolifération qui inquiète les baigneurs et risque de gâcher leurs sorties et balades en mer. L'espèce de méduse qui existe en Algérie n'est pas dangereuse contrairement à la méduse du Pacifique. Il faut toutefois prendre les précautions nécessaires et s'éloigner des méduses qui peuvent provoquer des blessures au contact du corps. Du côté de la Protection civile, les agents déconseillent de céder à la panique. Contacté, le chargé de la communication nous a confirmé que «des instructions fermes ont été données pour hisser le drapeau rouge, synonyme de baignade interdite, lorsque les méduses se rapprochent du rivage. Dans ce contexte, certaines plages ont été interdites à la baignade telles que les Dunes et Palm Beach». Malgré cette situation, plus de trois millions d'estivants et de visiteurs ont déjà foulé le sable des plages de la wilaya de Tipaza afin de profiter de moments de détente et de farniente. En faisant des virées sur la côte ouest, nous avons constaté que plusieurs estivants se contentaient de planter leur parasol sur le sable et de profiter de la brise marine dans une cacophonie à fendre les tympans. Ils hésitaient à se baigner alors que d'autres n'en avaient cure. Une autre catégorie a choisi le juste milieu : piquer une tête dans la piscine. L'invasion des méduses a créé une situation incommodante. Certains jeunes ont décidé de changer de cap : ils iront les prochains jours du côté des plages de Bordj El Kiffan, Tamentfoust (ex-Lapérouse) ou beaucoup plus loin au… Rocher noir à Boumerdès construire des châteaux de sable, mais surtout faire trempette sans être inquiétés par «ces envahisseurs de l'été». Pas de quoi décourager Ali, adolescent de Bab El Oued. Son unique distraction pendant ces journées caniculaires reste la plage. En rentrant chez lui un soir, son père remarque des traces dans son dos. «Ce sont les méduses qui m'ont fait ça», explique-t-il à ses parents. La méduse est un animal marin qui a un corps transparent et mou avec des tentacules qui lui sert de moyen de défense. Ses déplacements se font grâce aux contractions rythmiques de ses tentacules. Il est intéressant de savoir que les méduses sont constituées à 96% d'eau, puisque même leur squelette est fait d'eau. De plus, cette espèce peut supporter des eaux très froides d'environ – 4°C ainsi que des eaux chaudes d'une température de 31°C. La méduse vit le long des côtes. Elle prospère à la surface des mers et ne s'aventure pas dans les eaux profondes. Les raisons de l'apparition de ces animaux marins sont l'augmentation de la température de l'eau, la stagnation ou la circulation des eaux et à une moindre mesure la pollution organique qui est un facteur amplifiant ou déclenchant. Les mesures à prendre face à ce phénomène sont nombreuses. Il faut tout d'abord éviter de se baigner à côté des méduses. Ce phénomène peut durer une heure, une journée ou des mois. «Heureusement que sur la côte ouest algéroise, la densité était moins forte ce week-end», a remarqué un élément de la Protection civile. Dans 95% des cas, les piqûres de méduses peuvent affecter en général les membres supérieurs et inférieurs, plus rarement le tronc ou le visage. Des cellules urticantes déchargent le venin. Il faut se rincer à l'eau de mer, car l'eau douce réactive la douleur, frotter en douceur avec du sable et les enlever, si on a la possibilité, avec une pince ou avec des mains gantées pour éviter le contact physique. Le venin des méduses sur la côte algérienne n'est pas très dangereux, mais il y a certains sujets très sensibles (enfants et personnes très âgées) qui peuvent développer des réactions allergiques.