A en juger par les petites mais néanmoins désagréables détonations nocturnes à Oran, rien ne semble avoir perturbé le marché des produits explosifs importés frauduleusement de certains pays asiatiques ou introduits d'Espagne via le Maroc voisin. Les interdictions et les importantes saisies n'ont pas affecté outre mesure les marchands dont certains, saisissant l'opportunité et encouragés par la demande, ont sorti leurs anciens stocks pour les écouler. Car, malgré les tonnes de pétards et autres produits pyrotechniques saisis à travers tout le territoire national, le marché semble bien se porter. Du moins à Oran où des gamins proposent des quantités de pétards et de feux de Bengale à des prix variant entre 5 et 15 DA l'unité. Comme chaque année, les pétarades ont commencé plusieurs jours avant la fête du Mouloud Ennabaoui, qui n'a absolument aucun rapport avec les explosions qui ébranlent les cages d'escalier des immeubles, provoquant la panique chez les habitants et causant même des brûlures plus ou moins graves à des enfants dont une dizaine sont conduits chaque jour au service des urgences depuis le début des « hostilités », il y a deux semaines environ. Etroitement surveillés, les magasins ne vendent pas directement les pétards, mais ils se trouvent, en quantité, exposés entre les sachets de chips, de cosmétiques, des boîtes de cirage et autres produits, chez des petits revendeurs à la sauvette dans les différents quartiers de la ville. Le plus étonnant, c'est de voir des adultes s'amusant au jeu de surprendre à l'improviste leurs voisins en leur faisant éclater des pétards dans le dos. A l'approche de la célébration de la fête du Mouloud, prévue lundi prochain, on peut s'attendre à une multiplication des petites déflagrations provoquées par ces jeunes et moins jeunes qui éprouvent un malin plaisir à importuner le voisinage, faire courir des risques aux enfants et braver l'interdit.