La première grande action de solidarité initiée a été l'organisation, le 2 septembre, d'un téléthon diffusé par les grandes chaînes de télévisions américaines. Celle-ci a déjà permis de rassembler 200 millions de dollars. A l'instar de la ville d'Austin, la capitale de l'Etat du Texas, qui s'apprêtait hier à recevoir 15 000 réfugiés et qui a tenu un concert au profit des victimes de la catastrophe, des collectes d'argent, de denrées alimentaires et de vêtements ont été lancées à travers tous les Etats-Unis. La Floride, le Mississipi et l'Alabama accueilleront aussi des réfugiés. La Croix-Rouge américaine a été assiégée par des centaines de citoyens venus offrir leurs services. Les stars nord-américaines du sport et de la chanson se sont succédé sur les plateaux de télévision pour marquer leur solidarité avec les habitants de la population de la Louisiane. La chanteuse canadienne Céline Dion est apparue hier en pleurs au cours d'une émission de CNN consacrée à la tragédie qu'endure la Louisiane. La star de la musique pop, qui succédait à l'ancien champion de basket-ball, Magic Johnson, a exhorté les téléspectateurs «à se joindre à l'effort de solidarité et à aider du mieux qu'ils peuvent les victimes du désastre». Parties prenantes de l'action solidarité, les grands network américains, telles CNN et CNBC, ont réservé l'essentiel de leurs programmes à l'actualité liée à la catastrophe. En dehors, la situation en Irak et l'évolution des prix du pétrole ont été les seules «news» à avoir eu droit de cité dans les bulletins d'information. Les «unes» des journaux, y compris celles des titres gratuits, restent également largement consacrées à la catastrophe. Blessés et ébranlés par l'ampleur du drame humain causé par Katrina, les Américains ont mis à profit leur week-end, correspondant au «Labour day» (la fête du travail) pour organiser les actions de solidarité en destination de la Louisiane. A Austin, les citoyens se sont dirigés, dès les premières heures de la journée, vers les supermarchés afin d'acheter les denrées alimentaires qu'ils comptent faire parvenir aux sinistrés. Des chariots remplis de provisions parviennent régulièrement aux structures habilitées à gérer les aides. C'est également dans les grands magasins de cette ville connue pour la chaleur de son hospitalité que se fait une partie de la collecte des dons devant parvenir à la population de la Louisiane. De nombreuses familles se sont dites prêtes à partager leur maison avec les sinistrés. «Ce qui s'est passé à La Nouvelle-Orléans est horrible. Il est de notre devoir d'aider ses habitants», a déclaré un chauffeur de taxi ému. Celui-ci n'a pas caché sa crainte «des répercussions de la catastrophe sur le marché du travail et l'économie des Etats du sud des Etats-Unis». Sur les lieux de la catastrophe, la situation est critique, en particulier à La Nouvelle-Orléans qui reste encore envahie par les eaux et dont certains quartiers sont en proie à des incendies. Alors que des milliers de personnes, éprouvées par la faim, la soif et la fatigue, attendent depuis des jours dans un environnement apocalyptique d'être secourues ou évacuées, le nombre de victimes de l'ouragan ne cesse de s'alourdir. La presse américaine parle de milliers de morts, mais aucun bilan officiel n'est communiqué pour le moment. La situation sanitaire dans les villes touchées par le cyclone est inquiétante. Les télévisions signalent des épidémies de maladie à transmission hydrique (MTH). Bien que mieux organisés, les secours peinent à prendre en charge les milliers de victimes du désastre. A pied d'œuvre dès les premières heures du drame, les secouristes ont sauvé 9500 personnes. Malgré cela, la presse s'est montrée scandalisée concernant l'inefficacité du plan d'urgence prévu en cas de catastrophes naturelles mis en place par l'Administration de George W. Bush et dont la conception a coûté plusieurs millions de dollars. Devant la lenteur des secours, des familles entières ont pris la résolution de fuir La Nouvelle-Orléans et de rallier à pied les Etats voisins à la Louisiane. Les longues colonnes de marcheurs, la plupart des Noirs, sur les autoroutes désertées rappellent l'époque de la lutte pour l'égalité raciale menée par Martin Luther King. La situation a conduit le président américain à mobiliser 7000 autres éléments de la Garde nationale pour prêter main forte aux 30 000 hommes actuellement sur le terrain des opérations. Le président américain a pris cette décision au lendemain de sa visite, vendredi, des villes dévastées par le cyclone Katrina. A signaler que le Congrès a adopté une aide d'urgence de 10,5 milliards dollars au profit des localités sinistrées en attendant de débloquer une enveloppe plus conséquente pour leur reconstruction.