L'Iran est surpris par la décision du Maroc de rompre ses relations diplomatiques, a déclaré hier le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, lors d'une conférence de presse. « L'action prise par le gouvernement marocain est surprenante et soulève des questions », a déclaré M. Mottaki. « Nous attendions une délégation parlementaire (marocaine) pour participer à la conférence sur Ghaza (qui s'est tenue cette semaine) mais ils ne sont pas venus. Nous donnerons notre réponse dans une déclaration aujourd'hui (hier, ndlr) », a ajouté le ministre. Le Maroc a décidé, vendredi, de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran. Le 25 février, Rabat avait rappelé, en consultation pour une semaine, son chargé d'affaires par intérim à Téhéran, afin de protester contre des « expressions inopportunes » de l'Iran à propos du soutien de Rabat au Bahreïn. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri avait, le même jour, convoqué l'ambassadeur d'Iran à Rabat, Vahid Ahmadi, pour lui faire part de ces protestations. Les relations entre l'Iran et Bahreïn ont été récemment mises à mal après la déclaration d'un responsable iranien qui aurait qualifié Bahreïn de « 14e province iranienne » historique. Mais dimanche dernier, l'Iran a fait savoir à Bahreïn qu'il respectait sa souveraineté et qu'il ne voulait pas « rouvrir les dossiers du passé » sur ses revendications sur ce royaume à majorité chiite mais gouverné par une dynastie sunnite. Le ministère marocain des Affaires étrangères a en outre dénoncé l'« activisme avéré des autorités de ce pays (l'Iran), et notamment de sa représentation diplomatique à Rabat, visant à altérer les fondamentaux religieux du royaume (...) et à tenter de menacer l'unicité du culte musulman et le rite malékite sunnite au Maroc ».