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L'Algérie, la Kabylie et la charte pour la paix et la réconciliation nationale (suite & fin)
Publié dans El Watan le 19 - 09 - 2005


E – La Kabylie et la réconciliation nationale
S'il y a une réconciliation nationale à réaliser dans notre pays et dans l'immédiat, c'est d'abord et avant tout celle qui se fera entre l'Algérie officielle et la Kabylie. Depuis l'indépendance nationale en 1962, le pouvoir et la Kabylie sont en conflit permanent, sourd ou fracassant. En faisant de la Kabylie l'éternel ennemi interne, les gouvernants successifs du pays ont délibérément choisi la voie de l'agression et de la répression de notre région à celle du dialogue, de l'entente et de la construction nationale. C'est ce qui a creusé chaque jour un peu plus le fossé qui sépare les deux entités depuis plus de 40 ans maintenant. C'est cette oppression au quotidien qui a façonné l'identité actuelle du peuple kabyle.
Continuer à traiter la Kabylie par le mépris, à la désigner comme bouc émissaire de l'ensemble des problèmes nationaux, à y entretenir une clientèle de corrompu qui sont vécus comme des traîtres ne fera que renforcer la conviction de notre région qu'il n'y a, pour elle, de destin accompli que dans le rejet de toute officialité algérienne. Il y a un lourd contentieux entre cette terre rebelle et le pouvoir algérien. Contrairement à ce que croient les tenants du régime en place, la Kabylie a une mémoire collective forgée dans la douleur des épreuves qu'elle a endurées face au système militaire depuis que celui-ci lui a confisqué l'indépendance de l'Algérie qu'elle avait arrachée de haute lutte.
La Kabylie ne se résout à aucun oubli : ni Abane Ramdane, ni Krim Belkacem, ni les 497 martyrs du FFS de 1963 à 1965, ni les torturés en toutes périodes de cette histoire commune, ni la répression de 1980 ni le quasi-génocide du «printemps noir». Elle n'est pas près d'oublier l'interdiction de sa langue des décennies durant, la dévalorisation de son identité et de sa culture, le sabotage économique de son territoire et le déni opposé à son existence. La Kabylie n'oublie ni les insultes de Ben Bella, de Chadli Bendjedid, de Ali Kafi ni celles de Bouteflika qui a poussé l'outrecuidance jusqu'à traiter les Kabyles de «nains» ! Pour qu'il y ait réconciliation nationale, il faut d'abord commencer par demander pardon à la Kabylie.
L'actuel Président, qui avait juré que la langue amazighe ne serait jamais langue nationale et officielle au moment où il offrait sa première amnistie aux sanguinaires islamistes, semble récidiver. Non seulement il entend par ce référendum du 29 septembre lui confisquer sa mémoire en lui interdisant de revendiquer ses martyrs de 1963 à 1965 et ceux du printemps noir mais en plus, il se donne les moyens politiques pour officialiser demain la répression antikabyle.
En effet, le chapitre que d'aucuns présentent comme celui qui est consacré à la Kabylie est écrit en termes sibyllins qu'il pourrait autoriser les détenteurs du pouvoir à en faire l'interprétation qui leur sied.
Pour s'en convaincre, relisons le passage : «Tout en soulignant sa volonté d'ancrer l'Algérie dans la modernité, il proclame sa détermination à œuvrer à la promotion de sa personnalité et de son identité. Le peuple algérien appelle chaque citoyen et chaque citoyenne à apporter sa contribution au renforcement de l'unité nationale, à la promotion et à la consolidation de la personnalité et de l'identité nationales ainsi qu'à la perpétuation des nobles valeurs de la Déclaration du 1er Novembre 1954 à travers les générations. Convaincu de l'importance de cette œuvre qui mettra les générations futures à l'abri des dangers d'un éloignement de leurs racines et de leur culture, il charge les institutions de l'Etat de prendre toutes les mesures de nature à préserver et à promouvoir la personnalité et l'identité nationales, à travers la valorisation de l'histoire nationale ainsi que dans les domaines religieux, culturel et linguistique.» Allez comprendre ce que cela veut dire !
Si c'est l'amazighité qui est visée par cette «personnalité» et cette «identité» mentionnées ci-dessus, pourquoi ne la désigne-t-on pas par son nom ? C'est quoi l'unité nationale, l'identité nationale auxquelles se réfère cet extrait ? De quel domaine linguistique parle-t-on ? Nous avons tellement souffert depuis très longtemps de la signification de ces notions dans la bouche des chantres du régime, avalé de couleuvres de la part de Bouteflika et de ses prédécesseurs que nous sommes incapables de croire en des engagements formulés vaguement dans cette «charte» et sur lesquels, de toutes les façons, ils sont déjà revenus plusieurs fois.
La Kabylie, fidèle à sa mémoire, à son histoire, à ses martyrs et à ses valeurs, la Kabylie fidèle à elle-même et à ses aspirations les plus profondes, n'a aucune raison d'aller voter le 29 septembre.
Déjà trop singulière, elle gagnera davantage de lauriers que vont lui tresser les générations futures en prenant, une fois de plus, l'histoire à témoin. Notre région a appris à se méfier des sollicitations dont elle fait régulièrement l'objet pour venir en renfort à des entreprises qui visent sa propre destruction.
Elle entend désormais ne se consacrer qu'à ses propres intérêts pour lesquels elle a besoin, elle aussi, de la sympathie, de l'aide et du renfort de tous ceux qui, jusqu'ici, demandaient son intervention.
Alors, le seul vote, le seul référendum que la Kabylie attend est celui qui lui demandera de se prononcer sur son autonomie régionale. Toute autre consultation est diversion et mascarade pour elle. Celle du 29 septembre prochain comprise.


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