En lisant attentivement le dernier paragraphe de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, on se rend compte que l'officialisation de tamazight compte parmi les thèmes sur lesquels le peuple devrait s'exprimer le 29 septembre prochain. “Convaincu de l'importance de cette œuvre qui mettra les générations futures à l'abri des dangers d'un éloignement de leurs racines et de leur culture, il charge les institutions de l'Etat de prendre toutes les mesures de nature à préserver et à promouvoir la personnalité et l'identité nationales à travers la valorisation de l'histoire nationale, ainsi que dans les domaines religieux, culturel et linguistique…” Ce passage suggère clairement que le peuple mandate son Président à prendre des mesures dans ce sens. Cela peut se faire par exemple sous forme d'une ordonnance portant sur un statut officiel de tamazight. Ainsi, d'une pierre deux coups : Bouteflika satisfait à la fois la population de Kabylie, qui refuse le référendum, et les partisans de cette solution via la charte globale sur la réconciliation. C'est là, sans doute, la parade trouvée par le Président pour se donner bonne conscience en enrobant la satisfaction de cette revendication dans une espèce de vente concomitante. N'a-t-il pas invité les citoyens à lire la charte entre les lignes !