Il faut certainement ajouter à ce facteur favorable celui non moins important du climat politique et social qui s'est considérablement détendu, l'hostilité aux réformes économiques ayant cessé d'être un slogan politiquement payant. Même l'UGTA, qui a longtemps fait obstacle aux privatisations, exhorte aujourd'hui le gouvernement à aller plus vite en besogne pour peu que les emplois soient sauvegardés. Fort de ce retournement favorable de conjoncture, le ministère de la Participation et de la Promotion de l'investissement (MPPI), en concertation avec les sociétés de gestion de participation (SGP) qui gèrent les unités économiques privatisables, a entrepris de gros efforts de marketing en direction des acquéreurs potentiels, aidé en cela par les chambres de commerce et les associations patronales qui ont bien relayé le message. Les investisseurs nationaux et étrangers semblent également avoir trouvé leurs comptes dans les procédures de privatisation, considérablement assouplies, et la transparence des choix des adjudicataires. Pour toutes ces raisons, le bilan des privatisations promet d'être très satisfaisant cette année, selon Hamid Temmar, que nous avons interrogé sur la question. Sans nous donner de chiffres précis, notre interlocuteur a estimé que le processus de privatisation, qui a longtemps piétiné, semble enfin avoir trouvé sa voie. Sa satisfaction est d'autant plus grande que les transferts de propriétés réalisés ou en voie de l'être concernent d'importantes unités économiques. Le Conseil des participations de l'Etat (CPE), qui se réunit au minimum deux fois par mois, est décidé à faire aboutir le maximum de dossiers de privatisation – ils seraient très nombreux -, la trentaine de SGP en activité ayant pratiquement toutes un lot de transferts de propriété à faire avaliser par cette instance. Interrogé sur l'efficacité du mode de gestion des EPE par les SGP, notamment pour ce qui est des privatisations pour lesquelles elles ont reçu mandat, Hamid Temmar ne s'estime pas du tout déçu par les résultats et par conséquent, il ne voit aucune raison de le remplacer par un autre. Ceci n'interdisant évidemment pas d'effectuer des réglages de nature à rendre le processus de privatisation moins procédurier et ainsi, plus efficace. Interrogé enfin sur la prochaine expiration des mandats des membres des directoires de SGP et sur les éventuels changements qui pourraient être apportés à la tête de ces institutions, Hamid Temmar nous apprend qu'une commission autonome d'examen des candidatures a été créée au niveau du MPPI à l'effet d'examiner et de sélectionner les candidats sur la base de leurs curriculum vitæ exclusivement. Les interférences extérieures qui influaient précédemment sur le choix des candidats seront, promet-il, définitivement bannies.