Nommé de nouveau à la tête du ministère de la Participation et de la Promotion des investissements (MPPI), Hamid Temmar reprend ainsi le dossier de la privatisation des entreprises publiques économiques qu'il avait lui-même légué à ses successeurs respectifs, Karim Djoudi et Yahia Hamlaoui. Le passage des trois ministres à la tête du MPPI a été, si l'on en juge par les résultats, un échec cuisant. Aucun bilan n'est venu sanctionner leur départ. Le processus de privatisation est toujours en panne. Sur les 1200 entreprises proposées à la privatisation, aucune n'a été privatisée. Pourtant, le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, avait annoncé, lors de la dernière session du Cnes, la privatisation de 100 entreprises publiques avant la fin 2004. Nous sommes en mai 2005, il n'en est rien, si ce n'est des manifestations d'intérêts. Et si toutefois des entreprises ont été privatisées, on ne connaît alors ni leur nom ni celui de leur acquéreur. En signant son retour aux commandes du MPPI, Hamid Temmar se donne, surtout, une deuxième chance pour accomplir la mission dont il avait la charge, il y a de cela cinq ans. Transparence Le ministre, en tous les cas, dispose cette fois-ci, contrairement à son premier exercice, d'un atout majeur pour bien mener sa mission : un front social et syndical plus au moins « aligné ». Reste maintenant à savoir par quel mode opératoire va-t-on procéder. Yahia Hamlaoui qui avait publié les noms de toutes les entreprises publiques privatisables sur le site web de son département ministériel a été vivement critiqué pour sa méthode de procéder. Une méthode qu'on a qualifiée de « privatisation par Internet ». Pour beaucoup, ce n'est pas tant la privatisation des EPE en soi qui est décriée, mais surtout le manque de transparence qui entache la démarche gouvernementale en la matière. La réussite de ce processus doit reposer, note un groupe d'experts algériens, « sur le dialogue et une totale transparence au moyen d'une communication active et accessible à l'ensemble des citoyens ». Processus éminemment politique, la privatisation en tant que facteur de restructuration globale de l'économie concerne, soulignent-ils, « l'ensemble de la société et non certains segments liés à la rente ». Le début de mise en pratique du processus de privatisation a mis en lumière, relèvent les experts, « un certain nombre de dysfonctionnements dont l'essentiel se résume en un manque de représentativité politique qui se traduit par une non-coordination entre les différents acteurs et une confusion dans les rôles de chacun ». Encore que la dernière ordonnance, qui constitue un dépassement qualitatif en donnant la présidence tant pour l'investissement que pour la participation au chef du gouvernement, devait lever cette ambiguïté. La réussite de ce processus complexe étant fondamentalement liée à la transparence. Les sociétés de gestion de participations (SGP), estiment-ils, « ne peuvent pas être juge et partie. Il y aurait lieu de définir clairement les deux niveaux de responsabilités politique et technique ».