Devant servir de caserne pour l'ANP, un bloc du CEM Challal, au chef-lieu de la commune de Boudjima, à une trentaine de kilomètres au nord-est de la ville de Tizi Ouzou, a été saccagé par des jeunes, vendredi dans la soirée. L'établissement a été carrément dévasté, la boiserie a été incendiée, alors que les vitres ont volé en éclats. « S'il veulent construire une caserne de l'armée, ce n'est pas au milieu des habitations et à proximité des écoles. Il y a des endroits à Chréa ou bien en dehors du village pour abriter cette structure militaire », fulminent des jeunes rencontrés, hier, à l'entrée de l'établissement saccagé. On a également trouvé sur les lieux les restes de l'action des jeunes, qui ont défoncé le portail et détruit les murs ainsi que la clôture de l'école. On a constaté aussi les débris des portes des classes arrachées puis incendiées. « Ils ont transféré nos enfants vers un autre collège pour transformer leur CEM en caserne, de plus au centre du village. C'est inacceptable », enchaîne un autre jeune. « Nous appréhendons, si cette caserne venait à être implantée dans ce CEM, des débordements surtout lorsqu'on sait qu'elle est située près des établissements scolaires. Il y a même une crèche à côté », ajoute un autre citoyen, la trentaine à peine bouclée. En somme, les habitants de ce village contestent l'implantation de cette structure au niveau de leur cité. Mais, disent-ils, ils préfèrent que cette caserne soit construite dans un endroit isolé des habitations. Par ailleurs, Smaïl Boukharoub, le maire de Boudjima, estime que « l'APC n'a pas été informée du projet de l'installation d'une caserne de l'armée au niveau du CEM Challal. Nous avons fait le constat des dégâts que nous avons transmis à qui de droit. La structure n'appartient pas à l'APC. Accepter ou refuser l'implantation d'une caserne pour un corps de sécurité ne relève pas des prérogatives de l'APC », a souligné M. Boukharoub.