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L'empire du mal
Publié dans El Watan le 04 - 10 - 2005

La folie meurtrière des descendants des immigrants du bateau Mary flower ne se résume pas à l'extermination des populations locales et leur civilisation pour la mission «civilisatrice des Peaux rouges» par la race blanche est alarmante dans la mesure où la population locale n'a plus droit de cité depuis des années. Ces descendants mènent une véritable guerre contre l'humanité toute entière puisque personne n'est épargné. Ils ont combattu pour éliminer le nazisme, maintenant ils doivent être combattus puisqu'ils érigent l'américanisme comme idéologie meurtrière semblable au nazisme, au fascisme, au stalinisme… Pour donner une sens réel et une dimension persuasive à son empire, les Etats-Unis ont cherché le nouvel ennemi dans la religion, car les nouveaux locataires de la Maison-Blanche et ses théoriciens sont tous des croyants et ont une alliance avec les fondateurs de la coalition chrétienne pour étendre leur domination militaire à des pays «non dociles», notamment ceux qui ont les plus importantes réserves mondiales de pétrole.
Ce dogme politique est inspiré de la doctrine Monroe, cinquième président des Etats-Unis (1817-1825), qui «véhicule un message normatif… que les causes actuelles sont justes, moralement défendables et en accord avec les principes les plus élevés d'un ordre politique supérieur aux autres ordres politiques et que l'impérialisme américain sert un objectif moral plus élevé : la destinée manifeste préordonnée par Dieu lui-même», et ayant pour slogan une notion exclusive de race «L'Amérique pour les Américains» considérée par les experts comme une «idéologie totalitaire la plus réussie de l'histoire moderne»(9).
Animés de cette idéologie destructrice des autres groupes ethnies ou pays, le groupe fondateur du FNAC avec d'autres philo-sionistes ont adressé une lettre d'encouragement à Bush pour détruire l'Irak. En effet, le 20 septembre 2001, les militants de l'espace politique sioniste se distinguent une fois encore par la mise en forme de la stratégie de la lutte contre le monde musulman, puisque les étapes définies de celle-ci ne fait à aucun moment référence aux autres Etats qui ne collaborent pas avec les Etats-Unis pour se débarrasser de leur arsenal nucléaire comme la Corée du Nord. Il est par contre clair que le document cite le Hizbo Allah, l'Irak et la relation entre Palestiniens et leur colonisateur(10).
C'est le même discours qui a été fait par le président actuel sous une autre phraséologie dans la mesure où la conviction religieuse prend une forme totalitaire de la pensée : «La liberté à laquelle nous sommes attachés n'est pas le cadeau que l'Amérique fait au monde, c'est le cadeau que Dieu offre à l'humanité»(11).
Même le président républicain Ronald Reagan, qui fut le premier à baptiser l'ex-Union soviétique d'empire du mal a fait le discours décisif de sa carrière politique devant un parterre d'hommes de la foi chrétienne pour obtenir la bénédiction «divine» nécessaire à la destruction du communisme.
En effet, c'était en mars 1983 que le président Reagan a déclaré devant la Convention annuelle des associations évangéliques nationales la guerre secrète au communisme tout en s'alliant avec l'Eglise. C'est toujours lui qui, Bible à la main, a prononcé les intentions de son équipe devant le Congrès à mettre en place une stratégie qui fera des USA l'unique puissance dans le monde pour une longue période. C'est ainsi que l'armée américaine est intervenue dans plusieurs pays laissant derrière elle des milliers de victimes pour lesquelles les premiers responsables de la politique américaine n'ont jamais été questionnés même moralement, et ne seront jamais jugés pour crimes contre l'humanité, car la loi américaine ne reconnaît aucune autorité du tribunal international pour juger un des leurs.
La politique des Etats-Unis est définie de façon claire et sans ambiguïtés par l'une des déclarations officielles de Mme Albright, faite durant la fin des années 1990, après avoir éliminé l'esprit du communisme : «L'un des objectifs majeurs de notre gouvernement est de s'assurer que les intérêts économiques des Etats-Unis pourraient être étendus à l'échelle planétaire.»
Une telle déclaration s'inscrit dans la politique générale des Etats-Unis qui ont et auront à intervenir partout dans le monde pour les raisons suivantes, et pouvoir étendre ses intérêts :
– Combattre les idéologies extrémistes à l'instar de ce qui s'est passé durant la Seconde Guerre mondiale contre le nazisme et le fascisme.
– Défendre les monarchies et les régimes amis contre les agressions extérieures, comme cela s'est passé durant la deuxième guerre du Golfe contre le régime de Saddam.
– Changer les dictatures par des régimes démocratiques amis, comme ce fut le cas en Afghanistan et en Irak.
– Etablir des régimes dictatoriaux, mais à condition qu'ils soient de nature capitaliste, comme c'était le cas en Iran avec le Shah ou au Chili avec Pinochet.
– Restaurer des pseudodémocraties à l'américaine dans les quatre coins de la planète.
– Combattre les dealers des narcotiques et des drogues.
– Etablir des ponts pour l'aide humanitaire.
En analysant les différents prétextes «justificatifs» de l'interventionnisme américain dans le monde, on peut comprendre le fonctionnement de l'idéologie liée à l'américanisme, saisir les portées des intérêts stratégiques des USA et définir de façon claire les véritables enjeux liés à la politique extérieure de cet Etat fédéral. Toute la panoplie des justificatifs n'est en fin de compte que les ingrédients pour alimenter l'impérialisme américain à travers la planète, car le capital exige une dimension géographique infinie, dont la satisfaction se crée par la force de l'appropriation des richesses d'autrui. En prenant les justificatifs, il serait aisé de coller à chaque président américain l'un des prétextes cités.
A titre d'exemple, Carter avait les otages de l'ambassade américaine en Iran, Reagan avait la rébellion à Grenada, Clinton avait l'humanitaire en Somalie et les armes de destruction massive au Soudan, Bush-père avait Saddam et Bush-fils avait le Fahreinheit 11-9, et avec lui Ben Laden et le Mollah Omar. A chaque président, un prétexte pour l'élargissement des frontières des intérêts américains avec ou sans la bénédiction des Nations unies et du Conseil de sécurité, car l'essentiel pour les USA est d'optimiser l'hyperpuissance dont elles jouissent, car les objectifs pour mener une telle politique, «c'est d'œuvrer avec d'autres acteurs partageant les mêmes idées à améliorer le fonctionnement du marché et à renforcer le respect de ses règles fondamentales. Si possible de bon gré, mais si nécessaire par la contrainte. En dernière instance, la régulation du marché international est une doctrine impériale dans le sens où elle cherche à promouvoir un ensemble de normes auxquelles nous adhérons». (12)
On peut ouvrir une parenthèse pour affirmer que l'idée d'intervenir à l'étranger pour défendre les droits de l'homme et instaurer la démocratie par la contrainte est un prétexte qui date des années 1910, lorsque le président Woodrow Wilson a justifié cet interventionnisme en publicisant une Amérique qui propagerait la démocratie et défendrait tous les droits de l'homme partout dans le monde, pour garantir un environnement stable et paisible au développement des entreprises américaines et autres multinationales qui pullulent dans le tiers-monde avec leur matériel de pollution et de mort comme le géant Union Carbide et ses semblables.
Il ne faut pas se leurrer pour distinguer un parti démocratique bien et un autre républicain qui n'est pas bien pour les Arabes en général et les Palestiniens en particulier. Tous les partis américains s'abreuvent du même sein et sont alimentés par le même objectif. C'est d'ailleurs la même faute de lecture et d'analyse à chaque approche des élections israéliennes pour désigner les sionistes – qui auront la tâche d'égorger, de tuer et d'assassiner les enfants palestiniens-, les politiciens arabes, et la majorité des médias penchent vers le parti travailliste, car il serait un peu plus «tendre» dans les négociations et prêt pour la paix avec les Arabes. Erreur. Le projet sioniste est suprême et les passations de consignes sont une tradition pour achever ce projet.
Facteurs de la domination américaine
Les Etats-Unis ont dominé le monde, parce que les autres nations n'ont pas développé les mêmes processus de domination et n'ont pas pu mettre en œuvre les mêmes objectifs avant et après les guerres mondiales (première et seconde).
L'essence même des Etats-Unis d'Amérique a des connotations impérialistes puisqu'elles se sont associées pour combattre et dominer les autres races. La doctrine de l'américanisme, tel qu'il s'est présenté depuis la proclamation de l'indépendance, est basé sur la discrimination raciale (l'esclavagisme), et utilise des références historiques de système colonisateur (l'expropriation des terres indiennes), de moyen de contrôle des institutions internationales et autres organisations mondiales qui gèrent le monde (libéralisme).
C'est une instrumentalisation méthodologique de la doctrine dominante mise en place par des procédés de coercition et de pression sur les régimes opposés à sa doctrine, car la succession des événements historiques de la création de l'Etat fédéral américain est une donnée qui explicite clairement la dimension mercantile et son caractère extrémiste. Mais tout cela n'explique pas le processus de domination américaine qui s'est fait par le truchement de plusieurs facteurs dont nous retiendrons les plus importants à notre sens.
Le sentiment de supériorité
Ce sentiment n'est pas un complexe au sens psychopolitique du terme ; il est le résultat d'un développement militaro-industriel qui a fait des USA la première puissance, lui octroyant la position d'être le maître militaire du monde.
C'est ce même statut qui est à l'origine de l'autoproclamation de l'hégémonie de ce qui est américain sur le reste du monde. Elles peuvent se prononcer souverainement sur ce qui est bien et ce qui est mal, elles prononcent les verdicts sur le sort des personnes et des pays et elles exécutent les condamnations prononcées sans jugement et sans états d'âme.
Ce qui est important à noter dans ce contexte, ce sont les déclarations des officiels américains à ce sujet, comme pour justifier cet état de fait, «un jour prochain, le peuple américain va prendre conscience du fait – qu'il est devenu – une nation impériale (…) parce que le monde voulait que cela arrive (…). Une grande puissance peut insensiblement être amenée à assumer des responsabilités sans y être explicitement engagée».(13)(A suivre)
Notes :
– 9 Kreitor von Nikolai : La Théologie politique américaine, disponible sur le site http://ffoster.20meclsfree.cOnl/432.htm. Consulté le
9 février 2005. L'auteur définit comme deux dogmes : «Le dogme de l'infaillibilité du président américain et le dogme de l'immaculée conception de la politique étrangère américaine».
– 10 L'intégralité de la lettre et les recommandations faites sur les étapes du combat contre le terrorisme arabe sur le site du PNAC ; http://www.newamercancenturv.oro/BUshlefterhtm.
11- Kristol William, Morality in Foreign Policy. The WeekIV Standard, 10 février 2003, vol. 8, n° 21.2003.
– (12) Haass N. Richard : The relucltant Sheriff, Council on Foreign Affairs, New York, Cite par Schiller I. Herber : Vers un nouveau siècle
d' impérialisme américain, Le Monde diplomatique, août 1998.
Dans le même contexte, il est indispensable de s'arrêter devant la déclaration «académique» de Richard Perle, un proche collaborateur du président américain sur la nécessité de «tuer» le Conseil de sécurité et l'Organisation des Nations unies, car elles n'ont engendré qu'anarchie et chaos et ont «obligé» les Etats-Unis à faire le ménage dans le monde. Cf : Perle Richard : Thank God Op Cite.
– (13 ) lrving Kristol : «The emerging americain imperium» , The Wall Street Journal, New York, 18 août 1997, cité par : Schiller I. Herber : Vers un nouveau siècle dimpérialisme américain, Le Monde diplomatique, août 1998.


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