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La doctrine théologique de l'américanisme (2e partie)
La démocratie de la peur
Publié dans El Watan le 24 - 07 - 2006

« Ne critiquez pas mes enfants sinon vous êtes mort ! » Barbara Bush, Larry King Live, CNN, 20 octobre 2003
On observe ici un recyclage permanent des vocables utilisés par les présidents américains mais tout le vocabulaire utilise dans les discours est hissé à la hauteur du sacré religieux et politique pour construire l'empire des prédécesseurs et fondateurs de cet Etat. Il faut tout de même confirmer que ce genre de discours définit de façon limpide la porte du fanatisme idéologique et le fondamentalisme religieux de l'élite dirigeante américaine à travers les siècles. C'est d'ailleurs les principales caractéristiques du discours de l'actuel président de la Maison-Blanche comme le souligne Howard Zion qui note que le président a déclaré avant les élections américaines : « Je crois que Dieu veut que je sois président. » Plus loin, l'auteur cite une autre confession du président rapportée par un journal sioniste à propos de la guerre : « Dieu m'a dit de frapper Al Qaîda. Et je l'ai frappée. Puis, Il m'a ordonné de frapper Saddam, ce que j'ai fait. » (...) . Son Dieu lui ordonnera certainement de frapper en Iran et en Arabie Saoudite, mais jamais la Corée du Nord ni de protéger le peuple palestinien, ni de ne pas s'allier avec Ies plus grands tyrans du monde qui terrorisent les innocents.
L'expansion des territoires
Basée sur une trinité philosophique qui englobe la religion, le capital et la force, les Etats-Unis d'Amérique planifient les contours géographiques de leur continent tout en définissant les normes du genre de relation avec les autres. Cette structure philosohique a engendré une forme arrogante de l'interprétation du droit et des intérêts dans le discours politique états-unien. L'idée selon laquelle cette expansion américaine est commandée par Dieu est une constante dans le discours politique americain. Si cette injonction est un impératif divin pour les dirigents americains, elle permet actuellement de mettre en place l'architecture idéologique des continents et des pays selon la vision de Washington et ses normes stratégiques. C'est pourquoi la mission expansionniste de l'Amérique reflète l'environnement auquel tout président américain doit souscrire et se définir sous peine d'être déchu par les lobbys qui se construisent autour des médias et du pouvoir politique. Le deuxieme point de la feuille de route des administrations successives de l'Etat fédéral est la nécessité de l'expansion des territoires et la recherche de nouveaux horizons frontaliers économiques et financiers. C'est ainsi que plusieurs expédicions furent organisées afin de déraciner les populations indigènes et peupler les zones « dégagées » par une immigration de race blanche, et plusieurs Etats ont été encouragés à rejoindre l'union après la déclaration de l'indépendance sans se soucier de la souveraineté à laquelle ces Etats sont soumis. Le cas du Texas (Etat d'origine de l'actuel président et faisant partie de la ceinture biblique du Sud) a déclaré son indépendance du Mexique en 1836 pour être annexé à l'union en 1845. D'autres Etats ont été carrément achetés, des puissances coloniales de l'époque, comme la Louisiane et la Floride. Il faut dire que les Etats-Unis d'Amérique sont un pays qui a été fondé exclusivement sur la base d'une doctrine colonialiste religieuse, puisque le nombre des colons a doublé suite à la politique de l'ouverture des frontières pour les populations européennes tout en déportant ou en cantonnant les autres races qui étaient sur place dans des réserves et dans le pire des cas en le massacrant par des hordes meurtrières. Signalons la ressemblance avec la politique du sionisme depuis la création de l'Etat sioniste dans les territoires palestiniens, qui souffrent du racisme et de la xénophobie surtout après la construction du nouveau mur de séparation. Initialement, seuls treize Etats composaient les Etats-Unis après la déclaration de l'indépendance américaine en 1776, comment ce pays en compte actuellement le nombre de cinquante Etats et un district : c'est le résultat d'une conquête expansionniste planifiée et sanguinairement exécutée dans les différentes territoires indien, canadien, mexicain, etc.
Le développement du capitalisme
Les Etats-Unis ne peuvent pas tolérer l'existence de doctrines économiques qui ne favorisent pas la liberté d'entreprendre ni celles qui s'opposent à ses intérêts. Ils peuvent entreprendre des actions contre tout un peuple pour sauvegarder leurs intérêts dans n'importe quelle région du monde. Pour défendre les axes stratégiques de l'économie américaine, des élites militaires sont toujours en état d'alerte maximum pour intervenir si le lobby capitaliste y voit un danger de récession des revenus ou si l'administration de la Maison-Blanche y voit un quelconque danger. Toutefois, l'intervention se fait dans la majorité des cas sous des prétextes fallacieux de la liberté et de la sauvegarde des droits de l'homme. Intervenir pour l'armée américaine veut tout simplement dire y rester pour une période indéterminée et avoir un boulot à faire. Le nombre total des bases militaires américaines à travers les monde est estimé à 700 bases qui surveillent les intérêts américains et quadrillent la politique des pays dans lesquels elles sont implantées. (6) Les directives des missions de ces bases sont claires et sans ambiguïté : défendre le flux des finances des multinationales et assurer le transfert des énergies vitales à l'économie et à l'industrie y compris l'industrie militaire de l'oncle Sam. Combien de coups d'Etat contre des présidents de pays en voie de développement ont été fomentés et exécutés par les services intelligents de cet Etat « démocratique ». Il est peut être très important de signaler que les élections organisées en Palestine par l'autorité locale sous la surveillance d'observateurs internationaux démontre l'intensité de la peur de la démocratie du modèle américain, qui a engagé de sérieuses démarches économiques et financiers pour la punition collective d'un peuple pour le « mauvais choix » de leur élite dirigeante. C'est le scénario du coup d'Etat sanglant de Pinochet au Chili le 11 septembre 1973, et beaucoup d'autres pour créer des Etats clients. Les tentatives de renversement du président du Venezuela ont été vaines mais sans décourager l'ambition géostratégique de l'empire et sans effacer l'obsession de contrôler toute l'Amérique latine afin d'entreprendre une réorganisation de toute la région à la faveur des intérêts américains.
Les interventions américaines dans le monde
Le verbiage du va-t-en-guerre de l'Administration américaine a toujours une double signification : religieuse et capitaliste puisée dans le concept de la destinée manifeste où le spirituel justifie toutes les actions meurtrières engagées contre les civils partout dans le monde. Afin d'étayer cet argument, nous avons essayé de documenter chronologiquement les grands traits de ces discours qui ne font que raviver les fondements dogmatiques de la politique américaine et renseignent ,sur les intérêts du capital des multinationales tout en accélérant le processus de la domination des peuples. Les Etats-Unis d'Amérique n'ont pas cessé d'intervenir dans les différents pays depuis la proclamation de l'indépendance contre ses « voisins ». Les interventions américaines se sont intensifiées notamment depuis 1846, date de la guerre programmée contre le Mexique et qui a été le point culminant pour la doctrine de la destinée manifeste. C'est l'annexion pure et simple de la moitié des terres mexicaines connues aujourd'hui comme la Californie, le Nevada, l'Utah, l'Arizona, le Nouveau-Mexique, et une partie du Colorado. Pour orienter la curiosité du lecteur, on peut classer les grandes lignes des interventions américaines tendances suivantes : • La guerre contre le communisme ou les régimes opposés à la politique américaine. • Le soutien aux dictatures alliées à la politique américaine. Cette forme interventionniste peut parfois être synonyme de restauration des dictatures suite au soulèvement populaire. • La défense des droits de l'homme et l'instauration de pseudo-démocratie. • Soutien indéfectible au sionisme israélien. • Lutte contre les contrebandes de drogue et de stupéfiants. • La guerre contre le terrorisme international. • La guerre préventive contre les Etats « voyous ». • Le contrôle des régions à ressources énergétiques. • La réorganisation des zones géographiques, selon le principe des intérêts stratégiques américains tel que l'élargissement des marches. L'armée américaine a même entrepris des assauts contre la régence d'Alger en 1815 obligeant le dey Omar à signer un traité pour l'arrêt des attaques contre les navires américains dans la mer méditerranéenne. C'est toute la signification de la puissance et des ambitions américaines et ses projets le prétextent de défendre les intérêts des capitalistes dans la région. L'Administration américaine démontre des sentiments d'inquiétude dès la réduction de l'intensité des conflits et de la tension dans le monde et la stabilité des relations internationales, car le meilleur environnement qui lui permet de s'exprimer ne doit pas être politiquement stable. Elle investit dans le chaos et l'émeute pour bénéficier des dividendes de l'instabilité et des conflits entre les nations. Elle aussi prête à en créer jusqu'à la satisfaction de son besoin interventionnisme. Cela n'est pas nouveau, car la politique de la philosophie de la gâchette des différentes administrations américaines est une donne omniprésente dans toutes les stratégies, notamment celle de l'expansionnisme. Le président George Bush (père) a bien intensifié cette position en parlant du nouveau Siècle américain (7) rendant l'économie américaine tributaire de l'industrie de l'armement en tant que locomotive de la croissance et de la mise en place de cet ordre, car les plus proches collaborateurs sont issus de divers secteurs de l'arsenal militaro-industriel et les technologies y afférentes à la guerre (8). La notion essentielle de la guerre préventive — admise par tout le monde occidental — c'est-à-dire reconnaître aux USA le droit de se défendre là où elles veulent — n'est qu'une nouvelle mouture des grands-pères de George Bush puisqu'elle est non seulement le pilier de la doctrine expansionniste mais aussi et surtout l'alibi de droit à se défendre. De Keanan à Kristol en passant par les théoriciens contemporains américains, il faut noter que la paix ne peut pas être une conquête des Américains. Les programmes prospectifs de sécurité américaine font ressortir la confirmation de conflits et de guerre avec les autres. C'est la vision paranoïaque du monde (9).
Les formes de la domination américaine
En dépit des paradoxes et les profondes controverses des interventions américaines, les administrations successives de la Maison-Blanche tentent de moderniser la barbarie et humaniser la guerre par le truchement d'un nouveau langage médiatique. Il est dès lors très clair que les différents présidents américains s'attellent à mettre en œuvre la doctrine théologique sur un ton prohétique qui sied à la démarche des premiers colons et qui répond aux conditions politiques de l'heure, puisqu'ils sont dédiés à faire valoir la vérité biblique au sens fort de la destinée manifeste. Toutes les « exterminations sacrées » ont été justifiées par l'appel religieux de l'expansion des territoires blancs sans aucune morale, ni remords. Ils font référence dans bien des cas à la sauvegarde de principes tels que liberté, droits de l'homme ou démocratie. En effet, la notion de la démocratie à l'américaine a peur de faire face à des frontières politiques souveraines et économiques limitatives et fait peur aux autres dans la mesure où elle est brutale et sanguinaire, surtout expansionniste. Le comportement du leader libyen qui a démantelé son activité nucléaire, les pays qui ont donné leur pays pour les interventions américaines dans le monde et tout récemment les prisons fantoches en Europe, est une preuve irréfutable de la peur exercée par la puissance américaine sur le monde. Elle ne peut tolérer de vivre en paix ou d'avoir des relations bilatérales justes. Cette démocratie tient sa survie de la provocation des autres et des conflits qu'elle engage ou entretient dans les quatre coins de la planète. L'esprit de la domination est le seul courant d'alimentation qui l'abreuve en intérêts et en dividendes, la résolution des conflits signifie tout simplement pour elle le blocage de son expansion et son développement. Elle devient brutale, meurtrière, raciale, hostile et xénophobe à tout ce qui ne veut pas être américanisé, notamment la « vieille Europe ». (A suivre )
Notes de renvoi :
6) Cf Marounek (Roland) : Les bases US dans le monde : une menace pour la paix. Référence disponible sur le site http://www.ptb.be/international/article.phtml ?section=AIAAABBP&object id=292 62. Site consulté le 5 avril 2006.
7)- Une boîte à idées a été créée en 1997 pour la mise en route du chantier du nouvel ordre mondial et la définition des étapes nécessaires à asseoir les grandes lignes. Son travail a commencé avec une lettre adressée au président pour renverser Saddam Hussein comme première cible, la suite, c'est déjà vu. cf : http://www.newamericancentury.org/index.html
8)- Les enquêtes sur l'origine de la richesse de la famille Bush ont abouti à l'implication directe du grand-père de l'actuel Président dans le financement et l'armement d'Adolf Hitler avant son accession au pouvoir en Allemagne. Il a aidé les fabricants da canons à construire la machine de guerre nazie. Durant les premières années de guerre, la famille Bush a empoché les bénéfices du travail forcé dans les mines d'Auschwitz. Elle a aidé à développer la théorie de la « race pure ». Cf. Mertens (Peter) : Comment les financiers Thysen et Bush ont armé Hitler Disponible sur le site : http://www.ptb.be/international/article.phtml ?section=A1AAABBP&object id=156 96 Cf aussi l'excellente enquête du quotidien britannique The Guardian effectuée par Ben Aris et Duncan Campbell : How Bush's grandfather helped Hitler's rise to power : 25 septembre 2004. http://www.guardian.co.uk/usa/story/ 0,12271,1312540,00.html#article continue War is the biggest business in America (La guerre est le plus grand business en Amérique). Jim Garrison, procureur du District de la Nouvelle-Orléans qui était en charge du dossier de l'assassinat du président J. F. Kennedy.
9)- Brzenski (Zbigniew) : Pour une nouvelle stratégie américaine de paix et de sécurité, disponible sur le site : http://www.ifri.org/files/politique etrangere/PE 3 4 2003 BRZEZINSKI.pdf.
L'auteur est Chercheur


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