Le service des urgences a reçu, la veille du Mouloud, une cinquantaine de blessés présentant des brûlures et des traumatismes oculaires. Ces victimes des pétards sont âgées entre 20 et 30 ans et il y avait parmi elles quatre enfants qui ont été évacués au service de chirurgie infantile (CCI). Selon un urgentiste, « les brûlures sont de différents degrés mais il n'y pas eu de cas vraiment grave, nous avons suturé des plaies et avons administré des soins de brûlures ». Cet urgentiste a également relevé l'admission d'un homme âgé de la cinquantaine qui présentait un traumatisme à l'avant-bras. Cette victime ne jouait pas au pétard mais on lui a lancé un double canon dans sa voiture alors qu'elle roulait. La nuit du dimanche, enfants et jeunes également des femmes et des hommes se sont donnés au jeu des pétards qui retentissaient à travers Oran. Dans les quartiers populaires, c'est la concurrence entre voisins, à qui fera exploser le plus grand nombre et d'où sortiront les plus assourdissantes détonations. Pris dans le jeu, des gens ont perdu la raison et se sont mis à lancer des pétards aux passants, sans se soucier de ce que cela peut provoquer comme dégâts. Gare à celui qui laisse la vitre de son véhicule baissée. L'homme de 50 ans en a eu l'amère expérience. Au centre-ville et à Maraval, il y a eu des jeunes à bord de véhicules qui jetaient des pétards sur ceux qui marchaient ou sur les groupes de jeunes dans les coins de rue. Dans tous les quartiers, l'odeur de la poudre était asphyxiante. La folie du Mouloud a pris fin hier, et, comme d'habitude, en laissant des traces chez les victimes des pétards qui, l'année prochaine, s'adonneront aux mêmes jeux. « Un Mouloud ne peut se célébrer sans pétard », a dit un vendeur de ces mini explosifs, qui a tiré grand profit de cette occasion.