Près de deux millions d'enfants meurent de diarrhée » chaque année dans le monde malgré l'existence d'un traitement « simple » et « quasi miraculeux », a dénoncé, hier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces affections propagées par les eaux sales sont « à l'origine de presque 20% des décès d'enfants dans le monde », déplore l'organisation onusienne. De manière générale, les maladies diarrhéiques, comme le choléra, tendent à devenir la principale cause endémique de morbidité et de mortalité à travers le monde, et plus particulièrement en Afrique subsaharienne. Cette évolution est le résultat combiné de mauvaises pratiques d'hygiène, d'un manque d'information sur les modes de transmission de ces maladies et d'un accès inadéquat à l'eau potable. Près d'un milliard d'habitants de la planète sont privés d'accès à l'eau potable, selon les organisations internationales. Les carences des systèmes d'assainissement associées à l'urbanisation sauvage constituent un autre facteur déterminant. Ce facteur est exacerbé par le changement climatique qui entraîne un accroissement de la fréquence et de la gravité des inondations et des épidémies connexes. Le Zimbabwe est frappé par la plus grave épidémie actuelle de choléra qui a fait plus de 4000 morts depuis fin août 2008. Pour l'OMS, « le grand défi à relever aujourd'hui est de permettre à tous les enfants qui souffrent de la maladie d'avoir accès à un traitement peu onéreux qui existe depuis 25 ans. Celui-ci consiste en des sels de réhydratation orale (SRO) - essentiellement une pincée de sel et une poignée de sucre mélangées à de l'eau propre - et en des comprimés de zinc », explique l'OMS dans un communiqué. « Avec les SRO et le zinc, le risque de décès est presque nul », rappelle l'organisation qui précise que le coût d'un tel traitement s'élève à 0,30 dollar (0,25 euro) par enfant. Pour l'OMS, l'un des problèmes essentiels porte sur les moyens de mettre ces traitements à la disposition des patients. Malgré les ravages de la maladie, l'OMS déplore en effet que la recherche sur la diarrhée de l'enfant soit « en perte de vitesse depuis les années 1980 ». Selon l'organisation, les fonds consacrés à la recherche sur la maladie sont « nettement inférieurs au budget de la recherche sur d'autres maladies qui causent peu de décès comparativement ». L'OMS estime à 50 millions le nombre d'enfants sauvés grâce au traitement à base de SRO depuis sa mise au point il y a 25 ans.