L'unité d'hémodialyse, du service de réanimation pédiatrique du CHUO, se trouve parmi ces services. L'unité, avec 6 postes, reçoit actuellement une dizaine d'enfants malades, venus d'Oran mais aussi des différentes wilayas de l'ouest comme Mostaganem, Mascara, Tlemcen, etc. «Les cas suivis sont, dans la majorité, admis au service de réanimation pédiatrique en urgence vitale avec un état de décompensation se manifestant par des complications terminales qui peuvent aller jusqu'au coma», explique le Dr Batouche, maître assistante et chef de l'unité. Notons qu'au niveau de l'unité, deux enfants se sont proposés à la greffe rénale qui sera lancée le mois courant, comme annoncé précédemment par le ministre de la Santé. En ce sens, il importe de savoir que «généralement, c'est la maman qui se propose en donneur et rarement le père, pour ne pas dire jamais», souligne notre interlocutrice. «Un phénomène d'abandon des responsabilités observé chez le père, et qui se répercute souvent sur la prise en charge de l'enfant laissé entre les mains de la femme uniquement», explique la spécialiste d'après son expérience sur le terrain, depuis l'ouverture de l'unité en 1997. Le grand problème qui se pose pour les petits malades venant des wilayas limitrophes, c'est l'accompagnent. En effet, «l'un des parents doit accompagner l'enfant lors de ses séances d'hémodialyse. Et c'est systématiquement la mère qui se retrouve obligatoirement responsable de suivre son enfant et de l'assister dans sa maladie et sa prise en charge. Chose qui ne convient pas au père qui refuse la maladie de son enfant et se détache de ses responsabilités» ajoute la spécialiste. Il importe de préciser que l'unité a vu le divorce de deux femmes pour cette même raison qui fait que le mari refuse que sa femme soit tout le temps en déplacement avec son enfant pour les séances d'hémodialyse. Il faut savoir que ces enfants suivent 3 séances par semaine. Et donc, dans l'obligation de faire trois déplacements en une même semaine, depuis leur wilaya d'origine. Une contrainte lourde à supporter sur le plan social, financier, et scolaire pour la maman et son enfant malade. «Le niveau social des enfants et de leurs familles est très précaire. Ce qui rend la prise en charge encore lourde et dure. Qu'en est-il encore après le divorce de la maman qui porte très souvent l'unique statut de femme au foyer ?» conclut le Dr Batouche. Jusqu'à quand de telles injustices sociales où des femmes sans ressources se retrouvent seules à assumer la maladie de leurs enfants, vont-elles durer ? Surtout qu'elles se retrouvent, en fin de compte, «récompensées» par un divorce forcé et une misère sociale des plus décadentes ?