La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a mentionné l'aide américaine au Pakistan dans ses appels du week-end aux dirigeants pakistanais pour tenter de désamorcer la crise politique dans ce pays, a indiqué lundi un responsable du département d'Etat. La chef de la diplomatie américaine a téléphoné samedi au président Asif Ali Zardari et au Premier ministre Yousouf Raza Gilani, ainsi qu'au principal chef de l'opposition, Nawaz Al Sharif, pour les appeler à régler leur différend par la négociation. Quelques heures plus tard, le gouvernement pakistanais a annoncé la prochaine réintégration de l'ancien président de la Cour suprême, réclamée par l'opposition. M. Sharif a aussitôt appelé ses partisans à cesser leur mouvement, baptisé la « Longue marche », qui menaçait de plonger le pays dans le chaos. « L'un des arguments que la secrétaire d'Etat a défendus a été que de nombreux élus du Congrès s'inquiétaient de la situation sur le terrain au Pakistan », a indiqué à la presse ce responsable ayant requis l'anonymat, en allusion à la réglementation américaine qui stipule que toute aide internationale du gouvernement doit recevoir l'approbation du Parlement. « Il y en a certains au Congrès qui pourraient ne pas être tentés d'approuver une aide supplémentaire au Pakistan, c'est une réalité », a-t-il ajouté. « Nous avons d'ores et déjà reçu ce genre de message du Congrès ». Le responsable a souligné que Mme Clinton n'avait pas employé la menace pour convaincre ses interlocuteurs mais leur avait donné un « avis amical », en leur disant qu'ils devaient « reprendre le contrôle de la situation » et que c'était « dans l'intérêt non seulement de leur peuple mais de toute la région ». Interrogée à ce propos au cours d'une séance de photos avec son homologue irlandais Michael Martin, Mme Clinton s'est abstenue d'indiquer quels arguments elle avait employés. La décision d'Islamabad « est un premier pas vers ce qui doit devenir une réconciliation et un compromis politique capable de stabiliser la démocratie et la légalité » au Pakistan, a-t-elle simplement indiqué.