Financer un vrai plan de développement pour encourager le Pakistan à faire preuve plus d'engagement dans la lutte contre le terrorisme. Hillary Clinton, la secrétaire d'Etat américaine l'a annoncé au Pakistan au cours de sa deuxième visite en neuf mois au Pakistan, espérant convaincre cet allié crucial contre l'islamisme que les Etats-Unis sont engagés à long terme dans la région, et pour réclamer à nouveau des efforts dans la lutte antiterroriste. “Nous demandons encore des mesures supplémentaires et attendons des Pakistanais qu'ils les prennent”, a déclaré la secrétaire d'Etat, avertissant que si de nouveau, une piste sur l'origine d'un attentat contre les Etats-Unis remontait jusqu'au Pakistan, cela aurait un impact dévastateur sur les relations entre les deux pays. L'attentat manqué sur Times Square à New York en mai, dont a été accusé le Pakistanais Faisal Shahzad, a été revendiqué par le groupe des talibans du Pakistan Tehrik-e-Taliban (TTP). La chef de la diplomatie américaine a annoncé une série de plans pour développer l'alimentation en eau et l'énergie, deux secteurs sinistrés dans ce pays pauvre et instable de 162 millions d'habitants. Les investissements américains au Pakistan découlent de la loi Kerry-Lugar, votée à l'automne dernier, et qui alloue au pays une aide record de 7,5 milliards de dollars sur cinq ans. Mme Clinton qui a rencontré le Premier ministre Yousaf Raza Gilani, et le président Asif Ali Zardari, devait participer lundi à une session du “dialogue stratégique” entre Washington et Islamabad. Les Etats-Unis espèrent à la fois voir se produire un changement radical dans l'attitude pakistanaise, d'abord de la part du gouvernement et, plus graduellement, au sein de l'opinion, a estimé Richard Holbrooke, l'émissaire américain pour l'Afghanistan et le Pakistan, qui accompagnait Mme Clinton. Obama et le Pentagone veulent surtout voir Islamabad coopérer franchement sur l'antiterrorisme et faciliter le travail commun dans les zones tribales, sanctuaires d'Al Qaida et de nombre des talibans qui harcèlent les forces internationales en Afghanistan. Hillary Clinton a souligné qu'il existait un lien entre tous ces groupes, et appelé le Pakistan à ne pas faire de distinctions entre eux, les autorités de ce pays ayant tendance à les découpler. Les Américains exigent en priorité le démantèlement du taliban Haqqani considéré comme proche des services de renseignements pakistanais. Selon les analystes, comme pour les autorités afghanes, celles du Pakistan sont inquiètes de l'échéance d'un début de retrait des troupes américaines d'Afghanistan à l'été de 2011, qui avait été fixée en décembre dernier par le président américain Barack Obama. D'où l'amélioration d'une relation bilatérale pakistano-américaine longtemps marquée par une méfiance mutuelle.