Le nouvel hôte de la Maison-Blanche a pris un certain nombre de mesures de bon aloi comme il a demandé à Israël d'ouvrir les points de passage de Ghaza. En confiant dès sa prise de fonction, des postes clés sur le Proche-Orient et l'Afghanistan, à deux vétérans - qui ont travaillé avec l'administration du président démocrate Bill Clinton - connaisseurs des arcanes de la diplomatie internationale, Barack Obama a, d'emblée, parié sur l'expérience et la maîtrise des dossiers, voulant ainsi frapper fort et surtout aller vite dans deux dossiers très complexes. Ainsi, la nomination comme «envoyés spéciaux» par le président Obama au Proche-Orient de George Mitchell et en Afghanistan de Richard Holbrooke dénote la volonté du nouveau président américain de s'attaquer rapidement à deux dossiers qui s'avèrent très complexes nécessitant des prises de décisions fermes et rapides. Le choix qui a été porté par la nouvelle secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, s'explique par la personnalité même des deux hommes mais surtout par leur expérience de négociateurs qui ont eu à résoudre des conflits tout aussi compliqués comme la crise des Balkans et la question irlandaise. George Mitchell, qui en réalité fait un retour au Proche-Orient dont il eut à s'occuper sous l'ère du président Clinton, a à son actif d'avoir désamorcé l'un des conflits les plus prégnants de l'Europe occidentale, la question de l'Irlande du Nord à laquelle il a pu trouver une solution consensuelle. De fait, George Mitchell, ancien membre de la «Commission Mitchell» (qui porte son nom, chargée par l'ONU d'enquêter dans les territoires palestiniens) et ancien membre de la Commission des Affaires étrangères du Sénat américain, a affirmé dès sa désignation comme représentant du président pour le Proche-Orient, que «les conflits insolubles n'existent pas (...) Les conflits sont créés, menés et continués par des êtres humains. Des êtres humains peuvent y mettre fin». Toujours à propos du Proche-Orient, le président Obama qui a rendu visite, dans l'après- midi de jeudi, au Département d'Etat en compagnie du vice-président Joe Biden, montrant son unité de vue avec sa secrétaire d'Etat Mme Clinton, a déclaré, concernant la blocus de la bande de Ghaza, que «les points de passage de Ghaza devraient être ouverts pour permettre l'acheminement de l'aide internationale et les échanges commerciaux, avec les observateurs appropriés et la participation de l'Autorité palestinienne et de la communauté internationale» et M.Obama d'ajouter: «Les secours devraient pouvoir atteindre les Palestiniens innocents qui en dépendent». Pour l'Afghanistan, Hillary Clinton a fait appel à Richard Holbrooke qui s'est particulièrement illustré dans les difficiles négociations de Dayton qui ont mis un terme en 1995 à la guerre qui a secoué les Balkans au lendemain de l'éclatement de l'ex-Yougoslavie. M.Holbrooke est nommé représentant spécial pour l'Afghanistan et le Pakistan. Dans un récent article publié par la revue spécialisée Foreign Affairs, M.Holbrooke a estimé qu'il fallait «des accords régionaux qui impliquent les voisins de l'Afghanistan dans une solution au conflit». Commentant la situation en Afghanistan, Barack Obama a estimé que la situation y est «périlleure» indiquant: La situation en Afghanistan est périlleuse et il faudra du temps pour réaliser des progrès. «Le peuple américain et la communauté internationale doivent comprendre que la situation est périlleuse et qu'il faudra du temps pour réaliser des progrès», a encore dit le nouveau président lors de sa visite au Département d'Etat. Les deux émissaires américains sont placés sous la responsabilité directe de la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton. Par ailleurs, le président Obama a signé jeudi un décret engageant «un processus en vertu duquel Guantanamo sera fermé dans un an au plus tard», par lequel Barack Obama entend se démarquer de la politique pratiquée par son prédécesseur, George W.Bush. M.Obama a également signé un autre décret stipulant que les Etats-Unis se conformeront dans le traitement de tous leurs prisonniers aux Conventions de Genève, conventions dont l'administration Bush contestait qu'elles s'appliquaient aux suspects de terrorisme. Mesures accueillies avec satisfaction par les observateurs internationaux. «Le message que nous envoyons au monde, c'est que les Etats-Unis ont l'intention de poursuivre le combat engagé contre la violence et le terrorisme», mais qu'ils le feront «dans le respect de nos valeurs et de nos idéaux», a dit le nouvel hôte de la Maison-Blanche, qui met ainsi en application quelques-unes de ses promesses électorales. Mais maintenant, il faut du concret surtout dans le dossier israélo-palestinien, tant il est vrai que la paix dans le Proche- Orient ne peut se concevoir sans l'érection d'un Etat palestinien indépendant.