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Où va la pharmacie d'officine ?
Publié dans El Watan le 11 - 02 - 2006

Plus les mesures sont annoncées et exécutées, plus l'exercice de la profession est à chaque fois bouleversé, puisque rendu plus difficile, plus lourd, plus contraignant et toujours dans un sens négatif pour nous.
Cette situation est d'autant plus grave, que ces décideurs de mesures concernant la pharmacie ne réalisent aucune synchronisation de ces mesures pour les rendre complémentaires, applicables et assurant les intérêts des uns comme ceux des autres.
Ces autres existent contre vents et marées et sont capables encore d'écrire pour alerter l'opinion sur ces graves dérives et attirer l'attention des autorités concernées (et il y en a), pour qu'ils sachent qu'aucune mesure ne peut être prise par une autorité sans qu'elle soit accompagnée d'autres mesures des autres ministères concernés. Je me propose de soulever quelques-unes de ces mesures juste pour illustrer mes propos.
1 – Marges bénéficiaires
C'est le décret datant de 1998 qui a institué les marges bénéficiaires des pharmaciens d'officine. Malgré la promesse faite par les responsables de l'époque, ces marges n'ont jamais été révisées. Il s'agit de quatre marges bénéficiaires, dont une (50%) concerne les médicaments dont les prix varient de 0 à 70 DA.
N'importe quel citoyen algérien vous dira que les médicaments à ce prix se comptent sur les doigts d'une seule main. Une marge de 20% avait été accordée pour les médicaments dont le prix est au-dessus de 600 DA.
En 1998, il s'agissait de quelques médicaments. Aujourd'hui, la plupart des médicaments rentrent dans cette catégorie, puisque tous les prix ont augmenté. En dehors de beaucoup d'éléments qui seront cités plus tard, tout le monde comprendra que ces marges sont obsolètes et que tôt ou tard (plutôt tard que tôt) elles seront révisées. En effet, les dossiers «Révision des marges» traînent depuis deux ans de ministère en ministère, et ses pérégrinations n'ont pas encore abouti.
2 – Tarif de référence
Le ministre du Travail et de la Solidarité sociale a décidé de l'application pour le mois de mars du tarif de référence, qui est un prix moyen du générique, sur la base duquel se fera le remboursement de la sécurité sociale. Puisque le remboursement se fait sur la base du tarif de référence, donc c'est le médicament générique qui sera dispensé par la pharmacie d'officine (sinon le malade paie la différence). Or, le générique coûtera au moins 30% moins cher que la molécule d'origine.
Le pharmacien d'officine verra donc son chiffre d'affaires baisser d'autant. Personne ne conteste l'intérêt et l'utilité de la promotion du générique pour les caisses de l'Etat, mais dans tous les pays où on pratique la promotion du générique (USA, Allemagne, France…), on accorde des mesures incitatives, entre autres, au pharmacien d'officine, pour compenser son manque à gagner par l'application du tarif de référence.
Le ministre du Travail a évalué le gain, pour la CNAS, à quatre milliards de dinars. Et pour le pharmacien d'officine ?
3 – Révision de la fiscalité
à la hausse
Les cadres du ministère des Finances se réuniraient bientôt pour demander la suppression de la référence à l'arrêté interministériel du 24 juin 1998, qui autorisait le pharmacien d'officine depuis 1998, à déclarer sur la base d'une seule marge à 20%. Ils demanderaient l'application du décret et du seul décret. Ainsi, le pharmacien déterminerait par sa comptabilité au réel la marge exacte à laquelle il aboutit. Non pas par une moyenne des quatre marges, mais par une comptabilité composée de quatre parties pour chacune des quatre marges. Amusez-vous bien messieurs les pharmaciens ainsi que vos comptables fussent-ils experts ! Pourtant, dans l'arrêté interministériel, il était bien spécifié les raisons objectives pour lesquelles avait été accordée la marge de 20%
L'aisance financière que connaît l'Algérie et le rôle de la santé publique incontestable jouée par le pharmacien d'officine (comme par exemple la promotion du générique) ne devraient-ils pas concourir à une fiscalité qui prendra favorablement en compte les spécificités connues de notre noble profession ? Plutôt que de se réunir en conclave, les cadres du ministère ne gagneraient-ils pas à confronter leurs arguments à ceux des pharmaciens ?
4 – La loi sanitaire
Lorsque en 2001, le professeur Aberkane, à l'époque ministre de la Santé, avait décidé enfin de la révision de la loi sanitaire de 1985, tous les professionnels de la santé avaient exprimé leur adhésion à cet avant-projet, tout en émettant des réserves dans la forme et dans le fond. Les pharmaciens, entre autres, avaient insisté sur l'exercice personnel de la pharmacie par un pharmacien diplômé universitaire.
Cinq ans sont passés, et aucune nouvelle sur cet avant-projet de la loi chargée de promesses pour l'Algérie, la santé publique, et pour les professionnels de la santé. Les pharmaciens d'officine plaçaient beaucoup d'espoir dans cette loi qui aurait clarifié les conditions d'exercice de la profession pharmaceutique, et aurait coupé l'herbe sous le pied de ceux qui menacent la pharmacie d'officine par leur volonté de créer des circuits de distribution au détail. Elle aurait ainsi clarifié la situation des agences Endimed, dans l'exercice illégal depuis l'indépendance du pays.
Les marges bénéficiaires (ministère du Commerce), la fiscalité (ministère des Finances), le tarif de référence (ministère du Travail), la loi sanitaire (ministère de la Santé et gouvernement) ne peuvent être traitées par le seul ministère concerné. Une commission interministérielle serait le cadre idoine pour synchroniser et harmoniser ces mesures et les rendre applicables et non contradictoires. On ne peut traiter d'une mesure sans invoquer et intégrer les autres mesures et vice-versa.
5 – La saga des pharmaciens d'officine CNAS
La convention signée par la CNAS et le pharmacien d'officine se déroulait normalement. Avec la nouvelle direction, le dialogue s'est instauré, et plusieurs mesures (dans l'intérêt des deux parties) avaient été prises et rendaient cette convention convenablement applicable par le pharmacien d'officine (malgré quelques aléas).
Jusqu'au jour où la CNAS a décidé de faire signer un cahier des charges comprenant un ensemble d'obligations concernant uniquement les pharmaciens d'officine, cahier des charges écrit et à signer obligatoirement (avec résiliation en cas de non signature). Ce cahier des charges est agrémenté de promesses orales concernant la «dédomiciliation», la commission wilayale des litiges, le paiement des factures dans le mois (90% d'avance sur facture en cas de dépassement de délai).
La question essentielle est de savoir pourquoi les promesses orales n'ont pas fait l'objet d'un écrit signé par la CNAS quand les engagements dictés par cette dernière aux pharmaciens d'officine ont fait l'objet d'un écrit auquel est suspendue une menace de résiliation ?
La réponse est claire : la CNAS sait que le conventionnement est devenu vital pour le pharmacien d'officine. Il se crée alors une zizanie entre la CNAS et les pharmaciens et entre les pharmaciens eux-mêmes. Zizanie entretenue d'une part par les «Cnasistes» anti-convention, et par des pharmaciens opportunistes à des fins électoralistes.
Je pensais que nous étions des partenaires au service du malade ?
La méthode utilisée par les uns et les autres est à revoir, en attendant le nouveau conventionnement qui mettra tout le monde d'accord.
Par ailleurs, la CNAS souffle le chaud et le froid. Tantôt la direction rassure sur ses bonnes intentions envers les pharmaciens d'officine, tantôt elle bloque les paiements des factures à cause des problèmes relevés par les inspecteurs de la CNAS, problèmes liés au personnel de la pharmacie.
Il est clair que la réglementation concernant le personnel doit être appliquée dans toute sa rigueur, mais lier le paiement des factures à la régularisation du personnel est une façon de créer un climat de suspicion.
Je répète : sommes-nous des partenaires ? Alors discutons, d'autant plus que nous devons, ensemble, trouver les meilleures solutions à l'application du carnet de santé (encore !) Et oui, ça n'arrête pas !
J'ai cité quelques-uns des problèmes auxquels était confronté le pharmacien. J'aurais l'occasion de revenir sur la bioéquivalence (oui pour le générique, mais quel générique ?), sur le vignettage, sur les périmés, sur le conditionnement qui coûte des millions de dollars à l'Algérie, sur les invendus qui attendent imperturbablement de se périmer.
Je profite de l'occasion de cet article pour lancer deux appels pressants : l'un en direction de tous les acteurs du médicament, comme les fabricants, les importateurs, les grossistes et les pharmaciens d'officine, pour déterminer les jalons d'une véritable politique nationale du médicament. L'autre pour demander à mes confrères de se mobiliser pour la réussite des élections ordinales, car c'est une structure qui aidera celles qui existent déjà à l'amélioration des conditions d'exercice de la profession pharmaceutique.


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