Des cours d'alphabétisation, destinés exclusivement aux femmes, sont prodigués quotidiennement à l'école primaire Aberkane Mohand, sise à Ighzer Amokrane dans la commune d'Ouzellaguen. Elles sont une soixantaine, dont une quinzaine de septuagénaires, scindées en deux groupes, à suivre assidûment leurs cours de langue arabe et de calcul chaque après-midi dans cette structure éducative avec, apprend-on, un volume horaire hebdomadaire de 18 heures. « Pour le moment, la direction de l'Education de Béjaïa leur a affecté une première animatrice en attendant une seconde pour leur enseigner le français », affirme M. Anki, directeur de l'établissement. « Les meilleures élèves obtiendront à l'issue de cette formation un certificat d'études pour adultes et les autres des attestations de niveau (1, 2 et 3) », ajoutera-t-il. Mme Ouhnia, 69 ans, s'estime très contente d'avoir, enfin, l'opportunité d'apprendre à lire et écrire. « Se débrouiller toute seule au bureau de poste, à titre d'exemple, constitue un acquis important pour nous », nous fera-t-elle remarquer. Ce nombre appréciable de femmes, tous âges confondus, découvrant pour la première fois le banc d'école a été rendu possible grâce au travail de proximité entrepris par Mme Bellil, leur enseignante. « J'étais obligée de faire du porte-à-porte pour y parvenir car un affichage destiné à un public analphabète n'aurait pas été efficace », précisera-t-elle. Même si le degré d'assimilation dépend d'une femme à une autre, notre interlocutrice n'a pas manqué de nous souligner l'abnégation et la persévérance dont font preuve ses apprenantes.