Le titre du livre du professeur Ch. Bennadji, également enseignant de l'Ecole supérieure de la magistrature, est complété par un sous-titre «Eléments pour un dictionnaire des termes officiels» qui en précise le contenu ainsi que l'ambition. Selon l'auteur, en effet, l'ouvrage n'est pas à proprement parler un dictionnaire de droit, car le lecteur et l'utilisateur ne trouveront pas tous les mots de la langue juridique usitée en Algérie, mais uniquement les termes qui ont fait l'objet d'une définition officielle de la part du législateur algérien. Compte tenu de cette importante précision, l'ouvrage est en quelque sorte «un recueil des définitions légales et réglementaires» consacrées et/ou en vigueur en Algérie depuis quarante ans. Cette approche quelque peu restrictive du contenu de l'ouvrage n'a pas emporté l'adhésion du préfacier, le professeur Mohand Issad qui considère pour sa part qu'il s'agit bel et bien d'un dictionnaire de droit; car, souligne-t-il d'emblée, la modestie du titre ne doit pas nous cacher l'ampleur de la tâche accomplie et l'importance du contenu de ce recueil qui, effectivement, se veut comme une recension aussi complète que possible de termes classables en trois catégories :- La première de ces catégories est constituée des notions juridiques proprement dites que l'on peut rencontrer bien évidemment dans d'autres systèmes juridiques. Il en est ainsi du contrat, de l'abus de droit, de l'hypothèque, de l'assassinat, du mariage, du nantissement, etc. – La seconde catégorie regroupe également des notions juridiques mais qui, elles, sont spécifiques au droit algérien. Le meilleur exemple est assurément tiré de la notion de chahid, dont la définition légale est autrement plus restrictive par rapport à la notion politique. Cette notion juridique de chahid a pour noyau la notion de moudjahid que le législateur algérien a tenu à définir. Toujours au titre de cette seconde catégorie l'on pourrait citer les termes de azal (berger), adhan, khammes ainsi que la curieuse expression de «mosquée rivale nuisible». Enfin, l'auteur a cru judicieux et patient d'intégrer dans le vocabulaire juridique une multitude de termes techniques scientifiques ou autres dès lors que le législateur les a adoptés, soit dans le dispositif des textes juridiques soit au sein de leurs annexes, leur attachant ainsi de véritables effets de droit. A ce titre, ils ont donc toute leur place dans la sphère du droit et tout juriste, digne de ce nom, ne peut les ignorer. Parmi les nombreux exemples constituant cette dernière catégorie, l'on pourrait citer les termes de mètre, Becquerel, amiante, ampère mais également les mots de jouet, hôtel, farine, pain, vin, merguez, viande, yaourt, volailles… C'est dire toute la diversité et la richesse du vocabulaire juridique algérien constitué depuis 1962. L'ouvrage de Chérif Bennadji, qui a été conçu à l'origine comme support pédagogique à l'enseignement du module de «terminologie juridique», pourra dès lors intéresser tous les professionnels du droit d'autant que chaque définition est suivie de référence aussi précise que possible pour retrouver la réglementation y afférente telle qu'elle a été publiée au Journal officiel. Aussi, on ne peut qu'adhérer à la conclusion du professeur Mohand Issad pour qui l'ouvrage devient l'accompagnateur indispensable du juriste algérien et de ceux qui s'intéressent au droit algérien. Il devrait trouver sa place sur les rayons de toutes les bibliothèques».