La rencontre ayant regroupé le gouvernement et les walis, qui s'est clôturée jeudi dernier, a été une occasion pour le Premier ministre de déployer un véritable plan de bataille. Un plan qui se décline en plusieurs facettes. La première urgence pour le gouvernement qui se dégage de l'allocution prononcée par Ouyahia a trait à la nécessité d'adapter la communication institutionnelle à l'ère du numérique et des réseaux sociaux. Il a invité les walis à «être présents dans les médias, notamment les réseaux sociaux, afin de mettre en valeur les efforts du gouvernement et les réalisations». «Aujourd'hui, le citoyen est devenu une proie facile aux rumeurs colportées sur les réseaux sociaux, ce qui pourrait porter atteinte à la stabilité du pays», a-t-il affirmé. L'objectif est clair : faire connaître l'action institutionnelle de façon afin qu'elle soit acceptée par tous. Le premier ministre a ainsi appelé les walis à privilégier l'usage des réseaux sociaux. Médias de l'instantanéité, les réseaux sociaux permettent de toucher le grand public et de contrer les contenus considérés comme «subversifs». Un moyen efficace de couper court aux critiques des opposants. Pour le gouvernement, utiliser ce mode de communication direct est vital. Ouyahia a ainsi souligné un côté subversif des réseaux sociaux dont certains sont accusés de porter atteinte à la sécurité publique. «L'Etat s'est doté d'importantes forces de police et de gendarmerie parfaitement formées pour contenir toutes les tentatives de semer le trouble dans les cités, dans les stades et sur la voie publique», a-t-il rappelé exhortant les walis de «faire usage avec discernement de ces moyens préventifs et de maintien de l'ordre». Il a dans ce sens, souligné que l'administration «soutient un nombre incalculable d'associations locales qui doivent être mises à contribution dans la prévention des incidents et dérapages». Au chapitre économique, les travaux de la rencontre ont porté sur l'examen de plusieurs axes liés essentiellement à l'approfondissement de la décentralisation de la gestion du volet ayant trait à l'éligibilité à l'octroi des avantages au titre des incitations à l'investissement. Le Premier ministre a, notamment, mis l'accent sur le renforcement du rôle des walis dans «la promotion des investissements en promouvant le potentiel économique que recèle chaque wilaya et éliminant tout obstacle bureaucratique entravant les projets d'investissements, faisant savoir que l'Etat a décidé de transférer la gestion d'investissements aux walis en ce qui concerne les projets dont la valeur ne dépasse pas les 10 milliards de dinars». Ouyahia a aussi exhorté les walis à éviter les retards dans la réalisation des projets qui génèrent une réévaluation et donc des surcoûts qui alourdissent la facture de la dépense publique. Il a d'ailleurs rappelé que la loi de finances 2019 prévoyait 500 milliards de dinars consacrés à la réévaluation des projets en raison des retards cumulé dans les projets. Le Premier ministre a affirmé que les propositions des walis, formulées lors de la réunion gouvernement-walis, seront examinées en conseils interministériels. Les travaux de la rencontre ont porté sur l'examen de cinq axes en ateliers liés à «l'approfondissement de la décentralisation, l'attractivité du territoire, la promotion du partenariat public-privé, le service public de proximité, ainsi que la modernisation des services et prestations via la numérisation». Les travaux ont pris fin par l'adoption de plusieurs recommandations.