Cette importance est résumée dans cette introduction : «Un regard sur le globe explique les raisons qui font que l'Afrique du Nord semble être une source de gaz sûre et donne la mesure de l'importance stratégique que la région a acquise.» Evoquant les crises qui ont marqué récemment les livraisons de gaz russe à certains pays européens, la crise nucléaire iranienne, la guerre en Irak, les perturbations qui frappent les livraisons nigérianes, le quotidien de la City, cite Graham Weale, directeur de la section Europe a Global Insight, qui note qu'avant que ces crises n'apparaissent, l'industrie gazière européenne était déjà en train de diversifier ses sources d'approvisionnement. «Si on me posait la question de savoir si l'Afrique du Nord est en train de devenir stratégiquement importante, ma réponse serait oui», dit-il. «A cet égard, les besoins de l'Europe peuvent largement être satisfaits si l'on tient compte des ambitions de l'Afrique du Nord et du changement significatif dans les orientations politiques de la région. L'Algérie, la Libye et l'Egypte ont pris des mesures qui encouragent les compagnies étrangères à augmenter leurs investissements dans l'exploration et l'augmentation de la production», poursuit le Financial Times. Graham Weale estime, à ce propos, que «les pays nord-africains ouvrent leurs portes plus grandes que celles des pays du Moyen-Orient». Abondant dans le même sens, le quotidien des milieux financiers remarque que «les trois pays producteurs attirent la participation et les investissements étrangers dans le domaine de l'exploration, renforçant ainsi leur position sur le marché international à un moment où le monde tente coûte que coûte de sécuriser ses besoins futurs». S'agissant de l'Algérie à laquelle il réserve la plus grande partie de son évaluation du marché gazier nord-africain, le Financial Times note que le pays «était déjà un pionnier dans le secteur du gaz naturel liquéfié (GNL) il y a 30 ans, bien avant que l'industrie dans ce domaine ne devienne à la mode, effectuant ses premiers approvisionnements de GNL vers le Royaume-Uni en 1961». «L'Algérie possède les huitièmes plus grandes réserves de gaz au monde, alors que les spécialistes affirment que celles-ci peuvent être multipliées par deux, avec un total de deux cent quatre-vingt mille milliards de mètres cubes. Le pays est actuellement le troisième plus grand exportateur de GNL et fournit plus de 1/5 des besoins gaziers de l'Union européenne.» Après avoir rappelé le flux important des investissements étrangers effectués au cours des dernières années et l'adoption par le parlement de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, le Financial Times note que «cela donne la chance, en théorie, aux compagnies étrangères d'opérer sur un pied d'égalité avec Sonatrach». Et pour marquer les perspectives prometteuses du secteur, le quotidien de la City rappelle que le ministre de l'Energie, Chakib Khelil «envisage d'investir 33 milliards de dollars dans des projets énergétiques pour les cinq prochaines années.