Les adultes savent-ils écouter leurs enfants adolescents ? C'est sur cette problématique que s'est longuement étalée, jeudi après-midi au centre Pierre Claverie de l'Evêché d'Oran, Mme Fatima-Zohra Sebaa, psychologue et chercheur au CRASC, connue par le grand public pour ses interventions dans les émissions spéciales de « Radio El-Bahia ». L'intervenante a répondu à ces questionnements, en faisant référence à sa longue expérience et aux travaux de groupe de chercheurs dans le milieu juvénile. Il s'agit du bouleversement hormonal de l'enfant qui atteint l'âge de la puberté à partir de sa onzième année et dont la transformation de son comportement, de sa personnalité est peu ou pas du tout perçue par son entourage immédiat. « La société algérienne a évolué, entraînant dans son sillage le recul de l'âge scolaire et le mariage à 30 ans pour les filles et 33 ans en moyenne pour les garçons », dira-t-elle en précisant que ces mutations sociales se reflètent sur le passage de la cellule familiale traditionnelle (grands-parents, tantes vivant en communion dans le « haouch » avec les enfants et petits-enfants) à la famille nucléaire (père-mère-enfants). L'intervenante expliquera que c'est souvent la mère qui va maintenir l'équilibre familial en veillant à l'éducation des enfants. « Mais les parents savent-ils écouter leurs enfants adolescents ? » s'est elle interrogée. Sur un autre plan, elle évoquera le cas du suicide où il a été enregistré 508 tentatives en une année uniquement à Oran.