Il a ajouté au même quotidien le 20 décembre 2005 : «Le bâclage, c'est fini ! Il ne sera plus toléré.» Il a déclaré aussi au quotidien L'Expression le 18 février 2006 : «Je me permets aussi de vous dire qu'on n'acceptera plus le bricolage …s'il faut faire appel à des bureaux d'études étrangers, faites-le…» Le ministre reconnaît pour la première fois que les études bâclées des projets des centaines de milliers de logements ont été lancées aux chantiers du bricolage aux conséquences catastrophiques, hypothéquant toute politique nationale du logement de l'Etat, aussi sérieuse soit-elle et freiner tout effort national sérieux d'atténuer sa crise. Cela signifie que le ministre déclare publiquement l'incompétence des bureaux d'études algériens qui ont accepté d'exercer dans une démarche professionnelle suicidaire, lorsque certains parmi ces bureaux d'études ont fait dans l'usurpation illégale d'une profession d'architecte pour laquelle ils n'ont de compétence ni de par la loi en vigueur ni de par leur formation. Cette tendance a fait qu'en Algérie il n'est donné aucune importance aux études d'architecture, telle est l'origine principale du désastre du bâtiment dans tous ses aspects. L'Ordre des architectes qui doit constituer normalement une force de proposition puissante d'aide et d'assistance effective aux pouvoirs publics dans la promotion de la profession des architectes algériens a échoué dans sa mission de service public en laissant place volontairement à tout un défilé national de charlatanerie massive écartant du marché les vrais architectes : cette institution privatisée a engagé son entière responsabilité dans le désastre actuel du secteur du bâtiment par son existence légale sans âme pour la forme folklorique inerte du décor juridique. Notre président défunt Houari Boumediène, qui a compris le message que peuvent véhiculer les grandes œuvres architecturales, a fait appel aux architectes étrangers mondialement connus en raison du grand déficit en architectes algériens, dans un but politique de faire connaître l'Algérie nouvellement libre et indépendante dans le concert des nations, lorsqu'elle a été considérée comme département français durant une période séculaire de 1830 à 1962. Est-il possible que cela puisse se reproduire en 2006 avec une armée de plus de 5000 architectes algériens ? Ecoutons notre confrère Ricardo Bofill dans son ouvrage intitulé : L'architecture d'un homme, édité par Arthaud à la page 208, : «Mais il faut être lucide, conscient que ce qu'on va proposer sera, dans une certaine mesure, une proposition colonialiste… on peut être le méchant colonialiste …». Il ajoute à la page 209 : «La plupart des grands architectes se sont trompés en faisant cette opération. Une fois sortis de leur pays, ils ont commis des erreurs…» Il déclare à la page 211 : «Il y a antinomie, un danger de superficialité, de colonialisme, d'impérialisme culturel.» Tels sont les sentiments sincères dignes d'un architecte témoin de son expérience hors de son pays, l'Espagne. A l'heure du défi que lui impose, en premier chef le programme du million de logements lancé par le président de la République, cette profession ne semble pas se débarrasser des pesanteurs d'une vision polytechnicienne dominante à l'origine d'un métier banalisé. A ce titre, écoutons le savant allemand Albert Einstein qui illustre la particularité de ce métier «L'imagination est plus importante que la connaissance. Car le savoir est limité, tandis que l'imagination embrasse l'univers entier, stimulant le progrès et donnant naissance à l'évolution.» Il poursuit en disant : «Les machines, un jour, pourront résoudre tous les problèmes, mais aucune d'entre elles ne pourra en poser un.» Par cette vision, nous déclarons la mémoire humaine éternellement indétrônable et irremplaçable par tout ce qu'elles peut créer à l'infini dans les arts et inventer à l'infini dans les sciences et techniques en perpétuelle évolution qui marque le temps de la raison d'être du génie humain sans lequel l'homme fait partie du règne animal. Que représentent les projets de logements dont les études sont soumises aux architectes de s'aligner aux mêmes conditions que les entreprises d'être dotés d'ingénieurs, de techniciens, de maçons, de coffreurs…comme moyens humains et d'engins du BTP comme moyens matériels, alors que les architectes se suffisent largement de leur cerveau bien fait comme moyen humain unique irremplaçable, du crayon et du papier blanc comme moyens matériels uniques pour l'accomplissement de leur mission professionnelle dans les règles de l'art ? Que peut-on attendre des grands bureaux d'études techniques pluridisciplinaires des urgences usurpateurs de la profession d'architecte ? Le programme de un million de logements lancé par le président de la République soucieux de construire pour le peuple, a eu le mérite de dévoiler les limites d'une démarche polytechnicienne de la profession d'architecte qui a induit en erreur tous les maîtres d'ouvrage, tous les pouvoirs publics et le citoyen algérien arnaqué par des charlatans de tout bord. Que faire ? Nous considérons injustifié l'appel aux architectes étrangers par les pouvoirs publics pour les études des projets de logements quand ils n'ont pas exploité sérieusement les compétences professionnelles existantes des architectes algériens opposés fermement au bâclage des études d'architecture et refusant catégoriquement le moindre changement fantaisiste des études au dossier d'architecture définitivement ficelé, bon pour exécution quels que soient les fantasmes superficiels des personnes aussi influentes et autoritaires soient-elles dans les rangs de l'administration ou ailleurs. Il y a des architectes algériens détenteurs de solutions architecturales jamais réalisées, prêts à prendre en charge dans l'immédiat le programme de un million de logements du président de la République dans le respect de la qualité, du prix et des délais presque inconcurrençables et la parole est donnée à nos amis ingénieurs compétents en génie civil dans leur mission noble sans rien changer à la disposition modulaire de la structure horizontale définitivement fixée. Ces solutions ont le privilège de dénoncer la définition fantaisiste du programme surfacique des logements par les pouvoirs publics de tous les pays, programme incompatible avec la logique de la rationalité du coût d'objectif, tel est l'un des facteurs principaux du surcoût du logement. Ces solutions ont le privilège de lever cette incompatibilité par la mise en équation mathématique de tous les types de logements (F1, F2, F3, F4, F5) qui représente l'instrument scientifique unique à la faveur de la détermination rationnelle claire de tout programme surfacique de logements à réaliser comme réponse à cette logique. Autant que le président de la République, nous avons le devoir d'architectes d'assumer notre histoire avec tout ce qu'elle comporte comme dialectique de ses aspects positifs et négatifs de nos erreurs et de nos échecs sans laquelle nous ne pouvons pas progresser : nous sommes collectivement responsables de toutes les réalisations de 1962 à nos jours qui nous mettent en demeure d'être à l'avant-garde par le travail et l'innovation fondée sur notre perpétuelle remise en cause comme moyen unique d'éviter toute forme d'impérialisme culturel destructrice à travers l'architecture. La conception de certaines solutions architecturales prêtes à la prise en charge du programme de un million de logements est redevable à deux décisions politiques historiques du président de la République : celle du retrait du type de logement F1 au programme suivi et celle relative à l'introduction du type de logement F4 à ce programme. L'intention du président du retrait du type de logement F2 au programme confère à cette conception les meilleures combinaisons modulaires prêtes à la réalisation et confère au projet son adaptation à tout type de programme surfacique des logements à réaliser qu'aucune conception ne peut atteindre.