A Béchar, Bouteflika a rencontré les notables, les cheikhs des zaouïas du sud-ouest, des responsables d'associations et les représentants d'une multitude de réseaux de soutien venus aussi des régions limitrophes (Adrar, El Bayadh, Naâma). Des moyens humains et matériels considérables ont été déployés pour la circonstance et les principaux points de son passage avaient fait l'objet, depuis trois jours, d'une opération de toilettage. L'antenne du candidat Mohamed Saïd se trouvant sur le parcours du candidat président, ses murs ont été couverts de portraits de celui-ci. Le responsable du bureau s'est avoué vaincu devant ce fait accompli. « A qui dois-je me plaindre ? », s'est-il insurgé. Pour un citoyen rencontré, « la démocratie n'est pas pour demain chez nous. C'est une compétition électorale à armes inégales, dont l'issue est connue. Les autres candidats à la course présidentielle ne bénéficient pas des mêmes privilèges. Il n'y a qu'à voir le cordon sécuritaire mis en place pour se faire une idée de l'issue du scrutin du 9 avril ». Sous la kheïma, le candidat Bouteflika s'est adressé à ses partisans pour leur dire qu'ils ont « la faculté de voter librement pour le candidat de leur choix ».