La Confédération africaine de football (CAF) a retiré au Cameroun l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2019. La décision a été entérinée hier à Accra (Ghana) lors de la réunion du conseil de la CAF tenue en marge de la finale de la CAN dames 2018 qui aura lieu dans quelques heures à Accra. Cette issue était prévue depuis longtemps. Le Cameroun a accusé beaucoup de retard dans la livraison des stades qui devraient abriter le tournoi. La dernière inspection effectuée sur les différents sites conjointement par une commission mixte (CAF-FIFA) était sans équivoque : le Cameroun ne pourrait pas être prêt en juin pour accueillir la CAN 2019. La CAF ne pouvait pas encore attendre au risque de mettre en danger le tournoi programmé pour l'été prochain au pays des Lions Indomptables. Beaucoup de choses se sont liguées contre le Cameroun. D'abord, son incapacité à tenir ses engagements en matière de construction et de rénovation de stades. Le pays faisant face à d'énormes difficultés économiques, financières et sociales, n'a pas les moyens de tenir ses engagements avec la CAF contenus dans sa lettre d'engagement initial. Il y a aussi le problème de la vacance d'une autorité légale à la tête de la Fecafoot. La fédération est gérée depuis plus d'un an par un comité de normalisation installé par la FIFA. Il y a aussi l'aspect sécuritaire qui a pesé de tout son poids dans la décision de la CAF de retirer au Cameroun l'organisation de la CAN-2019. Un rapport du département d'Etat américain remis, par hasard (?) à la FIFA la veille de la réunion du conseil de la CAF fait état d'un risque majeur d'insécurité pour ceux qui se rendront au Cameroun en été, sans oublier les évenements qui secouent les régions anglophones du pays ainsi que les menaces du groupe Boko Haram. Il y a lieu de rappeler que lorsque la CAF avait confié au Cameroun l'organisation de la CAN-2019, il était alors question d'un tournoi à 16 équipes. Il est passé à 24 équipes à la faveur de l'élection du Malgache Ahmad Ahmad à la tête de la confédération. C'était une de ses promesses de campagne. Le Cameroun était dans l'incapacité d'organiser un tournoi à 24 équipes alors que le cahier des charges, imposé par la CAF avant l'élection d'Ahmad Ahmad, précisait bien qu'il s'agissait d'un tournoi à 16 équipes. Le problème de la sécurité a fait basculer la décision de la CAF. Cette dernière garde encore en mémoire le douloureux souvenir de la tragédie de Cabinda qui a coûté la vie à deux membres de la délégation togolaise suite à un attentat revendiqué par un groupe sécessioniste de l'enclave de Cabinda. Dans quelques heures la CAF va lancer un avis d'appel d'offres pour l'organisation de la CAN-2019. Le Maroc ne cache pas son intention de briguer l'organisation de cet évenement continental. En fin de semaine, il a reçu le soutien des fédérations de la zone UNAF (Union des Fédérations nord-africaines). La candidature du royaume chérifien va passer comme une lettre à la poste : il dispose de toutes les infrastructures pour abriter la grande fête du football africain.