Le président de la CAF lors du symposium au Maroc avec le président de la FIFA et le président de la Fédération marocaine Les dés sont apparemment jetés à propos de la domiciliation de la coupe d'Afrique des nations 2019, initialement prévue au Cameroun et dont les premiers matchs qualificatifs ont déjà été entamés. Le Maroc, pays du président de la Fédération royale marocaine de football, Faouzi Lekjaâ, qui est l'ami du président de la Confédération africaine de football, le Malgache Ahmad Ahmad, est bien favori bien que l'Algérie a annoncé son intention de remplacer le Cameroun au cas où?.... Encore faut-il savoir que le roi du Maroc avait offert au président Ahmad Ahmad, bien avant son élection, un cadeau qu'il dit ne pas oublier. Et donc un retour de «cadeau» est bien attendu d'autant que le même président de la CAF a demandé au Maroc d'organiser la dernière réunion du Bureau exécutif de son instance. Et c'est justement de là qu'est bien partie la «campagne» pour la réattribution de la CAN 2029. Et pour ce faire, il a fallu d'abord que le Bureau exécutif de la CAF, tenue à Rabat (Maroc), approuve le passage de la CAN de 16 à 24 équipes à partir de l'édition de 2019 alors que son déroulement va être décalé pour les mois de juin et juillet au lieu de janvier et février. De plus, cette «nouvelle CAN 2019» déjà entamée doit passer à 24 équipes! Les réserves de la CAF sur le Cameroun D'aucuns à la CAF estiment que le Cameroun ne peut assurer l'organisation de la CAN à 24 sélections alors que des doutes sont émises pour sa préparation en cours pour les 16! Or, du côté Camerounais, on avait annoncé que le nouveau cahier des charges de la CAF est signé pour passer à 24 et le Cameroun se déclare prêt à l'organiser sous la nouvelle forme. D'ailleurs, le président de la CAF est le premier à estimer que le Cameroun n'était pas prêt pour accueillir la CAN 2019, alors que le nombre des équipes participantes est passé de 16 à 24. «Même à quatre équipes, le Cameroun n'est pas prêt. Nous avons décidé que désormais ce ne sont plus les membres du comité exécutif qui vont inspecter les pays retenus pour l'organisation de la CAN. Ce sont désormais des experts qui le feront et la CAF statue au regard des résultats. Pour ce qui concerne le Cameroun, nous allons envoyer les experts et on décidera à l'issue de leur mission d'inspection», a affirmé le président de la CAF, en marge d'une visite à Ouagadougou (Burkina Faso), cité dimanche dernier par la presse locale. Zetchi face à Lekjaâ Or, dès les prémices de cette nouvelle attribution et dès qu'il a été élu à la FAF, le président Kheireddine Zetchi, a annoncé que l'Algérie est prête pour accueillir la CAN en cas de réattribution de l'édition 2019. Et le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, confirme que l'Algérie pourrait bien organiser de grandes manifestations continentales et internationales. Ainsi, l'Algérie et le Maroc ont déjà fait acte de candidature au cas où le Cameroun serait dans l'incapacité d'organiser le tournoi, selon leurs présidents de fédérations Kheireddine Zetchi et Faouzi Lekjaâ, dans des sorties médiatiques. Le Maroc semble être le mieux placé, au moment où Zetchi et Ould Ali annoncent le souhait de l'Algérie de l'organiser (candidature confirmée par Ahmad Ahmed), et maintenant place au jeux des coulisses et de forces entre Lekdjaâ et Zetchi pour remplacer le Cameroun. Question simple: l'Algérie est-elle-prête à accueillir un tel événement? En termes d'infrastructures, de stades, de routes et d'hôtels, en ce temps d'austérité pour une CAN à 24 équipes? Les optimistes diront oui, car des stades il y en a et même d'autres qui sont en cours de réalisation. Seulement, avant de se lancer officiellement, il y a lieu d'attendre cette fameuse visite d'inspection des «experts» de la CAF, prévue à partir du 20 août qui s'annonce déterminante au Cameroun. Cela se passe au moment où les autorités camerounaises multiplient les messages rassurants. «Le Cameroun est assuré d'accueillir la CAN 2019 pour avoir rempli 60% du cahier des charges à 18 mois du coup d'envoi de cette édition», a affirmé récemment le secrétaire général de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) Blaise Moussa. La fédération camerounaise ne baisse pas les bras Et pas plus tard que samedi dernier, la Fédération camerounaise de football a réagi en déclarant qu' «elle a pris connaissance avec une profonde consternation des récentes déclarations du président de la CAF selon lesquelles, en l'état actuel des choses, aucun site au Cameroun n'est en mesure d'accueillir la CAN», indique l'instance camerounaise dans un communiqué. «La Fécafoot est vivement préoccupée par le fait que ces propos soient tenus avant même que la première mission d'inspection de la CAF prévue du 20 au 28 août 2017 n'ait effectué le déplacement au Cameroun», a-t-elle ajouté, affirmant qu'elle «accueillera avec un esprit constructif toutes les missions d'inspection de la CAF». Samedi dernier, le président de la CAF a indiqué que des experts, mais également un cabinet d'audit spécialisé allaient bien effectuer une visite d'inspection. Ils seront chargés d'évaluer «si nous pouvons organiser cette CAN au Cameroun». Le Cameroun a lancé, sur la base du premier cahier des charges de la CAF, «un vaste programme de construction et de réhabilitation de ses infrastructures sportives évalué à des centaines de milliards de Francs CFA», selon la Fécafoot qui assure que l'essentiel des stades sera prêt d'ici fin 2018. Le pays envisage de mettre à la disposition de la CAF sept stades pour la compétition et 25 terrains d'entraînement pour la CAN 2019. Or, Ahmad Ahmad avait émis l'hypothèse d'un «plan B», une «ouverture des procédures d'appels d'offres pour qu'il y ait d'autres (pays) qui participent (à l'organisation)». Tout est donc basé d'abord sur cette visite d'inspection pour avoir une idée de la direction que prend cette «initiative» de réattribution de la CAN 2019?... Mieux encore, il est utile de noter que par ailleurs, le président de la CAF est revenu sur l'attribution de la CAN 2021 (Côte d'Ivoire) et 2023 (Guinée). En septembre 2014, alors qu'elle devait attribuer l'organisation des éditions 2019 et 2021, la CAF avait, en effet, également attribué celle de 2023, ce qui n'était pas prévu au départ. Certains pays jugent ces décisions «brutales» et s'estiment «lésés».