La Confédération africaine de football (CAF) n'est pas près de se prononcer sur le sensible dossier de l'organisation de la CAN confiée au Cameroun. Le président de l'instance suprême du football continental, le Malgache Ahmad Ahmad, a maintes fois évoqué la possibilité de retirer l'organisation du tournoi au Cameroun. D'abord, parce que ce pays accuse un grand retard dans la construction et la rénovation des stades, mais aussi en raison de l'augmentation du nombre de stades induite par le passage de 12 à 24 équipes qualifiées lors de la CAN-2019. Suite à cela, le Maroc s'est rapidement positionné et s'est proposé pour organiser le CHAN-2018 et la CAN-2019. Lors du symposium organisé par la CAF à Rabat (Maroc) à la mi-juillet dernier, le retrait au Cameroun de l'organisation de la CAN-2019 semblait acquis. Pour ce faire, la CAF avait choisi le cabinet d'audit Price Watherhouse Coopers (PWC) pour valider l'incapacité du pays des Lions Indomptables d'abriter la CAN-2019. La mission d'inspection des stades et de toutes les infrastructures (hôtels, aéroports, routes, terrains d'entraînement, conditions d'accueil et de travail des journalistes) devait commencer le 20 août et s'achever le 28 du même mois. En fonction de ce calendrier, le secrétariat de la CAF a programmé une session du comité exécutif pour le 23 septembre au Caire pour se prononcer sur le rapport du cabinet d'audit PWC. Deux jours avant la date d'arrivée, le secrétaire général de la CAF, Issam Ahmed, a transmis une correspondance à son homologue de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) pour l'informer de l'annulation de la visite du cabinet d'audit. Cette décision serait motivée par «un souci d'assurer d'abord la sécurité des experts». Le Cameroun a vivement réagi en déclarant que «toutes les dispositions ont été prises afin que la sécurité des hôtes soit totalement garantie». Un journal camerounais (L'Intégration) a titré en une dans son édition du 8 août 2017 : «Chantiers de la CAN-2019 ; PriceWaterhouse Coopers dénonce Ahmad Ahmad». La publication camerounaise a affirmé que «le président de la CAF, Ahmad Ahmad, voulait influencer le travail du cabinet dans le but de retirer au Cameroun l'organisation de la CAN-2019». Citant une source proche du comité d'organisation local (LOC), le journal indique : «Interrogé par une radio française, le président pour l'Afrique francophone du cabinet d'audit (PWC) a affirmé que le président de la CAF voulait user de son influence pour écarter le Cameroun de l'organisation de la CAN-2019.» La CAF s'est abstenue du moindre commentaire sur ce qu'a rapporté le journal camerounais. Un confrère africain, vieux routier des arcanes du football continental, écarte cette hypothèse et pointe du doigt «une partie de la presse camerounaise qui mène une campagne féroce contre le nouveau président de la CAF dans le but de le déstabiliser et faire peur à la CAF». Ce chapitre sera abordé le 23 septembre au Caire. Il y a peu de chance pour que la Confédération statue sur le dossier de la CAN-2019 et prenne une décision en faveur ou en défaveur du pays de Issa Hayatou. La décision sera prise à l'issue de la visite qu'effectuera au Cameroun le cabinet d'audit PWC.