L'école est considérée partout ailleurs comme un vivier de sportifs. Et les élèves n'ont guère démérité en se classant aux bonnes places aux derniers championnats arabes de sport scolaire. Une convention programme a été signée entre le ministère de l'Education nationale et le ministère de la Jeunesse et des Sports pour, a-t-on expliqué, « promouvoir la pratique du sport au sein des établissements scolaires et la dimension qu'elle mérite ». La convention a pour objectif « d'impulser et de dynamiser le partenariat entre les deux départements », en même temps « qu'elle vise à la promotion du sport scolaire ». Le ministère de la Jeunesse et des Sports devrait mettre à la disposition de l'éducation nationale des moyens, du matériel pédagogique et sportif « sur la base des moyens recensés », du personnel qualifié en plus des installations sportives, notamment les centres sportifs de proximité (CSP). Mais depuis le temps de M. Guidoum, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, rien d'important n'a été entrepris et les structures dont dispose ce secteur sont fermées aux élèves. Entre-temps, ce sont les autres services qui lorgnent du côté des cours d'établissements qui voudraient qu'elles soient mises à leur disposition. Des jeunes des quartiers ont été vus en train de jouer dans des établissements scolaires, en dehors des horaires de cours, sans qu'ils soient gênés. « Ce sont les directeurs qui leur autorisent l'accès », relève-t-on. Autre mesure visant à favoriser le sport scolaire : la décision de rendre obligatoires les épreuves d'éducation physique et sportives au BEM et au baccalauréat. Mais depuis l'adoption de cette mesure, rien n'a été décidé pour rendre son application « facile » et les élèves en sont réduits à une véritable gymnastique pour trouver où passer l'examen. Le ministre de l'Education a rappelé que les lycées ne disposant pas encore de salles de sport, en seront tous dotés à l'échéance 2009. Mais là aussi aucun progrès n'a été réalisé. Du tape-à-l'œil en somme, s'accordent à affirmer des syndicalistes de l'éducation qui font remarquer que l'éducation sportive est le parent pauvre du secteur de l'éducation qui « brasse » pourtant des milliards de dinars. En plus du soutien aux ligues sportives, un lycée sportif à Draria a été lancé avec au début une cinquantaine d'élèves, dans l'attente de voir « des universités sportives créées dans un futur avenir ». Les résultats « très appréciables » obtenus au baccalauréat par l'établissement de Draria ont mis en avant l'effort entrepris par la direction, mais sans plus. Le ministre de l'Education a affirmé, en marge de la signature de la convention, que l'enseignement du sport doit être intégré à tous les niveaux d'enseignement par la mise en place, par arrêté, de « classes sport-études ». L'expérience fut menée là aussi avec les services du ministère. La priorité a été également donnée à l'enseignant en éducation physique (EPS), mais force est de constater que les EPS ne sont pas en nombre suffisant. Les différentes sessions de formation n'ont pas réussi à intégrer le nombre nécessaire. Des écoles, mêmes celles du centre-ville de la capitale, n'en disposent pas.