Lors d'un récent passage à Constantine, Loïc Fauchon, président du conseil mondial de l'eau, a déclaré : « Les hommes et les femmes ne naissent pas égaux face à l'accès à l'eau, ce qui génère une grande misère, infiniment de souffrances et beaucoup d'inégalité dans le monde et, au bout du compte, la mort de 25 000 personnes par jour, et ce consécutivement aux maladies à transmission hydrique qualifiées de premières causes de mortalité dans le monde. » Des propos qui sont plus que jamais d'actualité en cette journée du 22 mars 2009, qui marque la célébration de la journée mondiale de l'eau. Organisé au palais de la culture Malek Haddad, cet évènement est l'occasion idoine de se rappeler aussi que dans plusieurs parties du monde, de nombreuses régions et pays ne peuvent aspirer à une agriculture diversifiée faute de ressources suffisantes en eau. Ne pas oublier non plus que des centaines de millions d'enfants et de femmes de par le monde passent le plus clair de leur temps à la quête du précieux liquide. Qualifiée année internationale des eaux transfrontalières par l'assemblée générale des Nations unies, l'année 2009 ne fera pas pour autant avancer les choses, selon plusieurs observateurs avertis qui évoquent, dans ce contexte, les tensions nées de conflits locaux, régionaux et transfrontaliers. Et le conflit qui vient immédiatement à l'esprit, a-t-on souligné, est celui du Proche-Orient, notamment en Palestine où le stress hydrique atteint des niveaux inqualifiables en raison du diktat imposé par les Israéliens, sachant qu'en Cisjordanie, les Palestiniens n'ont accès qu'à 10 % de l'eau, alors même que leur population est largement majoritaire. Face à un tel constat, on estime que ni la communauté internationale, et encore moins l'ONU, n'ont apporté, à ce jour, un semblant de solution à même de gommer une partie des disparités liées à la disponibilité de l'eau qui diffère, selon le conférencier, de 40 à 400 l/j et par habitant au niveau de la Méditerranée et de l'ensemble du Proche-Orient qui serait l'illustration même d'un triangle de la soif, allant de Gibraltar au Pakistan, en passant par la corne de l'Afrique où plus d'un demi-milliard d'habitants seraient affectés par le stress hydrique, voire la pénurie.