Les forces antiémeute n'ont pas rencontré de résistance, nous affirme-t-on. «Plus de 80% des constructions que vous voyez là sont illicites», indique M. Senouss, président de l'Apc, rencontré sur place. Pour lui, pas moins de 6000 décisions d'attribution de lot de terrain antidatées circulent dans sa commune, qui, de son avis, n'est pas la seule à connaître pareilles filouteries. «L'Apc a été poursuivie en justice par pas moins de 700 détenteurs de ces mêmes décisions. Le tribunal s'est déclaré incompétent et l'affaire est toujours pendante au niveau de la cour de justice», affirme notre interlocuteur. A notre question sur l'origine des décisions antidatées, il dira, évasif, que l'ancien maire, actuellement en prison, les a, «pour la plupart», signées. «La commission de l'urbanisme s'est déplacée, il y a de cela 15 jours, et a procédé à une inspection. Les constructions illicites ont été sa seule cible», indiquera le maire. Sur la célérité imprimée à l'opération, M. Senouss fera savoir que les mis en cause n'ont pas été destinataires de mises en demeure. «J'ai reçu des instructions dans ce sens», se contentera de répondre l'élu local. Le wali d'Alger suit de près, d'après notre interlocuteur, ces opérations de démolition. Quant au nombre d'EAC/EAI situées dans le périmètre de sa commune, l'élu local avancera le chiffre de 45 exploitations agricoles. De son côté, le wali délégué de la circonscription administrative de Draria affirmera que cette opération vise à «faire respecter la loi», indiquant que 18 décisions de démolition ont été signées par le P/APC. Toutefois, 21 bâtisses ont été rasées à Sidi Boukhriss et 12 constructions illicites à Haouch Faminias, a-t-on appris sur place. Sur la probable implication de l'actuel exécutif communal dans cette entreprise de vente illégale de lots de terrain, le wali délégué avouera méconnaître cet aspect. «Le maire a tenu à réfuter toute implication de sa part», affirme notre interlocuteur. Sans trop s'étaler sur les tenants et aboutissants de ce dossier qui sent à tout le moins le soufre, notre interlocuteur dira qu'une action en justice est intentée contre la coopérative Affak domiciliée à Khraïcia, à la limite de la commune de Saoula. «Des coopérants ont acheté pour construire d'improbables logements qu'ils ont vendus à des particuliers. Le P/APC a saisi le parquet la semaine dernière.» De pareilles opérations de démolition ne sont pas exclues, révéla le wali délégué. La localité de Douéra fera «l'objet de semblables actions à l'avenir», ajoute-t-il. Ce samedi, des démolitions seront menées avec la même célérité, nous fera savoir une source qui a requis l'anonymat. Les citoyens interrogés sont tombés à bras raccourcis sur les élus locaux. Lesquels, à les en croire, «se sucrent sans vergogne sans qu'ils soient aucunement effarouchés». «Les lots ciblés ne sont pas ceux que l'Apc actuelle a cédé contre de menus services», s'emporte-t-on, en avouant que «les adjoints du maire font toujours le sale boulot et les autorités semblent fermer l'œil». Les citoyens regrettent cet embrouillamini. Ils se trouvent bénéficiaires de décisions datant de 2001 de lots de terrain. Ils ont acheté au bas mot à plus de 100 millions de centimes le lot de terrain. Le cas de M. Djeghlaf est plus que patent. Ce citoyen se dit victime d'une «machination montée de toutes pièces». La bille en tête, il nous dira qu'un élu, toujours à son poste de responsabilité à l'Apc, lui a signé, le 13 juin 2002, un permis de construire à Haouch Fiminias. Un plan de bornage a été réalisé par un cabinet d'architecture.