«We love you», ont-ils scandé à l'adresse de Chavez en visite pour deux jours dans la capitale londonienne à l'invitation du maire de Londres, Ken Livingstone, surnommé «Ken le rouge» dans les années 1980 pour ses positions de gauche et anti-impérialistes. Chavez a refusé de rendre visite à la reine, et au Premier ministre, Tony Blair, qui avait appelé le président vénézuélien lors d'une récente session du Parlement britannique à «respecter les règles du droit international». Chavez, lors de son passage à Londres, a rétorqué que Tony Blair «n'a pas l'autorité morale pour donner des leçons en matière de droit international, lui qui a lancé une guerre illégale contre l'Irak». Il a accusé Blair de «n'être rien de plus qu'une marionnette de l'impérialisme et de Bush» et de manquer d'autorité morale. Dimanche, à Camden, c'est un Chavez à l'aise et en parfaite symbiose avec le millier de participants – des milliers d'autres étaient restés dehors, faute de place – qui a déclaré : «Parfois, je suis un terroriste, selon Washington, ou quelqu'un qui fait des coups d'Etat militaires, mais tout ce qu'on a fait c'est de participer à un mouvement révolutionnaire.» Devant un parterre comprenant, des députés, des représentants des grandes centrales syndicales, d'intellectuels et d'artistes de gauche, des figures emblématiques de la gauche britannique, telles que l'ancienne épouse de Mick Jagger, Bianca Jagger, d'origine nicaraguayenne, et le redoutable avocat Tariq Ali, tous deux des militants infatigables des droits de l'homme, Hugo Chavez a déclaré que l'Administration américaine constituait «la plus grande menace pour cette planète. Imaginez s'ils attaquaient l'Iran. C'est déjà planifié. Si les Etats-Unis attaquent l'Iran, le baril de pétrole atteindra les 100 dollars, et les Anglais devront alors laisser leurs voitures au parking». «Je sais qu'il y a des plans pour me tuer. Je m'en fous. Ils ne m'arrêteront pas», a-t-il lancé, sous un tonnerre d'applaudissements. Par ailleurs, Ken Livingstone a déclaré que, jusqu'à présent, la richesse pétrolière du Venezuela n'a pas profité à la population. «Aujourd'hui et pour la première fois, dans un pays de 25 millions d'habitants, un système de santé efficace est en train d'être construit. Plus de 17 millions de personnes ont ainsi accès à la santé pour la première fois de leur vie. Plus de 15 millions de personnes ont accès à la nourriture, aux médicaments et autres produits de première nécessité à des prix abordables. Un quart de million d'opérations des yeux ont été financées par l'Etat et permis aux bénéficiaires d'éviter la cécité.» Chavez a été élu lors d'élections propres et justes, sous la supervision d'organisations régionales et internationales, a indiqué Ken Livingstone. «Aujourd'hui, le Venezuela fait l'objet d'une opposition sur la base d'un tissu de mensonges. Nous devons nous assurer que les Vénézuéliens vivent en paix. C'est le devoir de tous les peuples qui sont en faveur du progrès, la justice et la démocratie d'être du côté du Venezuela», a conclu «Ken le rouge». Livingstone a aussi déclaré qu'il ne comprenait pas cet acharnement de Washington à vouloir nuire au Venezuela. Après avoir qualifié l'Administration du président George Bush de «régime de gangsters», Ken a déclaré : «Nous vous saluons Monsieur le Président. Les Londoniens sont à vos côtés, et pas aux côtés des compagnies pétrolières et les oligarches.»