Ce dernier constitue, selon M. Kharroubi, vice-président de l'Union des handicapés moteurs de la wilaya de Blida, leur revendication nodale. Il a été, en effet, selon toujours notre interlocuteur, attribué à l'Union de wilaya en 1997, mais squatté par 4 familles depuis plus de six années déjà. Un bien de quelque 1500 m2 qui devait servir, selon les documents en notre possession, d'assiette pour plusieurs importants projets d'insertion socioprofessionnelle des handicapés moteur de la wilaya de Blida. Bien que toutes les autorités locales, ainsi que la présidence de la République soient saisies autour de cette situation, rien ne semble bouger au sens d'une solution définitive à même de leur permettre de se réapproprier cet édifice. Une armada de correspondances échangées entre M. Kharroubi et plusieurs responsables à différents niveaux, d'interminables réunions programmées et qui se terminaient en queue de poisson, des promesses par-ci, par-là, autant de faits, nous expliquait M. Kharroubi qui n'ira pas par le dos de la cuillère, lorsqu'il menaçait même d'investir les rues de la wilaya dans les prochains jours si aucune démarche concrète ne se dégage au sens du règlement de ce problème : «Les handicapés moteurs de la wilaya de Blida sont bien sensibilisés et mobilisés et vous pouvez bien me croire. Si les responsables ne se décident pas à assumer leurs responsabilités, nous, nous le ferrons. Nous envahirons les rues de Blida. Ce sera peut-être pour nous la seule voie qui nous permettra de nous faire entendre et surtout de nous respecter en tant que citoyen à part entière». Une situation qui prend la forme d'une véritable crise dont les conséquences sont incontrôlables si personne ne décide de prendre le taureau par les cornes. Pour sa part, le chef de daïra de Boufarik nous confirmait, qu'en ce qui concerne la problématique du centre de Badarki, «le wali en personne a été saisi par cette association, et ses instructions à la daïra vont au sens de l'établissement d'un constat de l'affaire et d'une proposition de solutions». Il soutien que tout le problème résidait dans la manière avec laquelle ce centre a été attribué aux handicapés en 1997 : «Ce centre est un bien domanial. Il a été attribué par la direction de la formation professionnelle sans le moindre respect de la procédure réglementaire. Le travail qui doit se faire maintenant est celui de la régularisation de ce bien et en ce sens la machine est déjà enclenchée». Ainsi, le chef de daïra opte pour une solution définitive à la situation du centre et se dit favorable à ce qu'il soit récupéré par l'Union des handicapés moteurs. «C'est une question de temps et tout rentrera dans l'ordre», soutient-il. Par ailleurs, M. Kharroubi nous remettait à l'occasion un lourd dossier où il est fait état de la situation socio-économique dans laquelle baigne cette frange de la société. Il est cité en exemple dans un document adressé au président de la République en date du 11 février 2006, que «l'Etat offre aux handicapés algériens ayant le taux d'IPP de 100% une aide financière (pension) de 3000 DA par mois. Cette pension, jugée insuffisante, voire même maigre, n'arrive pas à assouplir ou amortir les besoins vitaux de ces bénéficiaires qui sont dépourvus de tous moyens». En effet, par une simple opération arithmétique, nous réaliserons que la modique somme de 3000 DA est bien loin d'être ce que peut espérer un handicapé moteur. Le vice-président de l'Union de wilaya prône ainsi pour une révision de cette pension à hauteur de «10 000 DA par mois».